|
Qu'est-ce que je suis venu-e
faire
sur cette
planete ?...
Par
Christophe Élie |
Car découvrir sa source, trouver
le sens du courant qui nous porte,
devenir ce que l'on doit etre, se
reconnaître et s'accepter,
porter a la lumiere le moi qui gît au font
de soi,
c'est cela prendre visage d'homme
Martin
Gray, Le
livre de la vie
Vous
est-il arrivé dans les années récentes de vous
demander ce que vous faisiez ici ― par exemple a l'occasion du
déces d'un etre cher, ou suite a un passage
difficile ? Une question qui peut venir
réveiller une certaine angoisse. Mais y répondre
peut aussi libérer des levers de soleil
inattendus.
Ou
sont donc les boussoles et les cartes pour faire
le voyage ? Dans cette page, je ne prétends pas
avoir les réponses. Tout au plus
vais-je réunir quelques hypotheses pour
comprendre, a partir de ma propre route surtout.
J'aimerais surtout vous offrir l'occasion
d'entrer en résonance avec vos réponses,
celles qui valent pour votre aujourd'hui.
D'autres nous ont dit...
Quelle est donc la
logique de ma vie ? Pour faire
face a ce genre de question, plusieurs
sources, quelquefois inattendues, nous ont
fourni des matériaux : notre héritage religieux,
certains livres de classe, un roman qui poussait
loin les questions, un bon ami qui osait parler
franchement... Certaines hypotheses nous ont
séduit, d'autres nous ont braqué. Nous nous
retrouvons avec des croyances fixée dans le
béton, et d'autres que nous continuons de
questionner, et qui ne nous laissent pas
tranquille.
J'ai cherché a nommer ces
interprétations qui moi, m'ont le plus
influencé. Elles forment un tableau de type
plutôt mosaique; les familiers de mes textes se
retrouveront en terrain connu. Les voici en
vrac.
Tout
de suite, je pense a la maxime de Socrate :
connais-toi toi-meme , qui m'a
toujours séduit. Aussi a ce titre d'un
livre : deviens ce que tu es .
A une époque ou je manquais de confiance en
moi, il m'avait beaucoup dérangé. J'ai aussi
réalisé que, dans tout ce que j'ai lu ou connu,
les témoignages de vie m'ont marqué plus encore
que les idées : bien sur, je pense a des grandes
figures comme Gandhi, Jésus, Mere Teresa ou le
Dalai-lama. Mais aussi a d'humbles inconnus de
mon entourage que j'ai vus réagir aux
événements. Je me rappelle que j'ai toujours été
réceptif aux options qui présentent l'aventure
humaine comme une école ―
peut-etre parce que j'ai toujours aimé l'école
! ― et qui en général en
font une affaire de se rapprocher de notre vraie
nature, aussi bien comme etre humain que dans ce
que nous avons d'unique.
Si j'avais a résumer ce que j'ai
gardé de plus central, je pense que c'est
l'invitation d'apprendre a aimer, justement
parce que ce serait la notre nature
fondamentale. Je me souviens d'ailleurs que
l'invitation Aime et fais ce que veux
, attribuée a la mere de St-Augustin,
m'a toujours fasciné elle aussi. Mais elle m'a
aussi longtemps mis mal a l'aise : elle
dégageait trop de liberté pour celle que je me
connaissais.
Il y a eu pour moi cet autre
passage déterminant, celui de me mettre a
regarder ma vie comme une piece de théâtre : je
suis souvent étonné de voir comment ça change ma
réaction aux événements, aux contrariétés : les
rôles n'ont plus l'importance que je leur
accordais, ils deviennent des prétextes utiles a
pratiquer mes relations, un peu comme on aiguise
ses couteaux ― a commencer, bien sur,
par ma relation avec moi-meme.
J'ai osé butiner plus loin que le
petit catéchisme de mon enfance. Je l'ai fait
quelquefois sur la pointe des pieds ! Alors,
au-dela du bien et du mal qu'on m'avait
étroitement inculqués, j'ai été fasciné par
cette hypothese que chaque etre aurait a faire
l'expérience de toutes les facettes de la vie,
aussi bien dans leur côté ombre que dans leur
côté lumineux. Cette vision m'a rendu plus
réceptif a l'idée que cette vie ou je m'appelle
Christophe, ne serait qu'une étape dans un
parcours joliment plus considérable. Une telle
perspective m'a fourni de quoi ne pas juger
quand je croise la route de gens qui me mettent
en révolte, tantôt un collegue d'aujourd'hui,
tantôt un personnage d'hier comme Hitler. Je me
dis ils avaient, ils ont autre chose a
vivre que moi...
La
découverte de la pensée orientale a aussi été
déterminante pour moi ; elle venait me confirmer
mon observation sur la nature. Je me suis pris
d'intéret pour des enseignements qui mettent en
valeur le principe semence-récolte :
nous ferons un jour l'expérience de ce que nous
avons fait vivre a d'autres. J'ai aussi été sensible aux écrits qui
nous mettent en garde face aux idées que nous
laissons nous habiter : la pensée
crée...
Il y a quelques temps, j'ai
cherché a résumer quels étaient les buts de mon
existence, d'abord pour moi-meme, puis pour
l'offrir a d'autres. J'ai traduit ça dans le
petit exercice de communion spirituelle que vous
trouvez au CHEMINS
DE CROÎT-SENS, Oui ! aujourd'hui
. Gouter au bonheur, apprendre a etre, me
mettre en service : voila ce qui me reste encore
aujourd'hui de plus essentiel quand je cherche a
nommer mes besoins incontournables. Essence-ciel...
Bizarre ce mot, quand meme.
Un chemin unique, ou plusieurs ?
Tout comme vous, j'imagine, j'ai
trouvé par moments des textes qui expriment de
façon remarquable l'une ou l'autre des
hypotheses relevées plus haut. Par exemple, a
propos de cette idée que la vie serait un
laboratoire pour découvrir et manifester qui
nous sommes : connaissez-vous cette chanson
d'Yves Duteil, L'enfant poete ? Elle
évoque l'amertume d'avoir été éloigné de
nous-meme par nos conditionnements de toute
sorte. Vous trouvez le texte
complet au panorama L'HEURE DE LA RE-CREATION.
En voici un extrait :
Cet enfant couvait dans sa tete
Un poete un grand érudit
Il faisait des vers en cachette
Un beau jour il n'a plus écrit
Ses parents l'église et le maître
Peu a peu lui ont tout appris
Presque tout sauf a se connaître
A trouver son bonheur en lui
A vouloir baliser sa route
Il découvre de moins en moins
Les chemins qui s'ouvraient sans doute
Dans le creux de ses propres mains
Cet enfant grandira quand meme
Et vivra peut-etre tres vieux
Mais sans découvrir le poeme
Qui manquait pour qu'il soit heureux (...)
Apres avoir mis ensemble les pistes de
compréhension que je viens de vous partager, je
réalise que je trouve plus de raisons d'etre sur
ma planete que j'en ai besoin ! Ça m'arrangerait
bien de pouvoir m'accrocher a des certitudes; il
me faut me contenter d'hypotheses. Par exemple,
je me dis que la Vie doit bien etre aussi
paternelle, aussi maternelle que le meilleur des
parents que je connaisse; le contraire n'aurait
pas de sens. Et je n'ai aucun mal a imaginer que
la Vie nous guide sans en avoir l'air, puisque
moi-meme c'est ce que j'ai fait avec mes enfants
tout au long de leur croissance, et encore
apres, dans leurs coups durs. A mesure que le
temps passe, je constate que ces hypotheses me
suffisent pour intuitionner une intelligence,
une bienveillance de la part de la Vie, qui me
dépasse et m'émerveille. J'en arrive a me dire
que si tout était clair, s'il n'y avait pas de
place pour risquer
ma vie et mes visions de la vie,
peut-etre que je perdrais ce sentiment d'un
beau jeu dont parlait Guy de
Larigaudie.
J'ai poussé mon questionnement un
peu plus loin. Une question m'habitait et
revient, par moments : Aurais-je un chemin
sur mesure, un projet précis a accomplir
durant ma vie ? Au début de
l'adolescence, je voyais ça ainsi, ce qui m'a
fait m'inquiéter a l'idée que je pourrais ne pas
le trouver. C'était sans doute sous l'influence
de mon héritage chrétien, qui parlait d'une vocation,
comme d'autres traditions parlent d'une mission
de vie. Certains seraient appelés a
devenir des Einstein, des Mozart, d'autres a
vivre dans l'anonymat d'une femme de chambres ou
d'un postier. Certains gagneraient a se marier,
d'autres a rester célibataires. Certains
seraient destinés au service d'un grand projet
ou d'une communauté de vie.
Est-ce vrai que l'orchestre de la
vie aurait prévu ma partition? Que je serais
meme un rouage essentiel a la grande horloge de
la vie pour qu'elle donne l'heure juste ?
J'avoue que ce genre de question m'a un temps
habité.
Comme une
équation mathématique ?
Peu a peu j'en suis arrivé a
croire que j'ai pu, a un niveau profond, choisir
moi-meme mon exploration de vie ou le cadeau que
je venais faire au monde. Si c'était vrai, quels
points de repere m'aideraient a trouver ça
- en tout cas de façon plus consciente ?
Un jour j'ai lu une suggestion
digne d'intéret pour me mettre en piste : Quelle est la plus
grande qualité de ta mere? de ton pere? Réunis
les deux par ta vie et amene ça plus
loin - bien sur, en y mettant du
tiens. Ainsi, on ferait avancer le
monde peu a peu, en se passant le flambeau d'une
génération a l'autre, tout en y trouvant
soi-meme son compte pour évoluer.
Plus tard j'ai eu l'iintuition
d'une autre façon de m'y prendre. Différente,
elle allait peut-etre me permettre de tester ou
meme d'approfondir la précédente. J'allais
partir de moi et repérer ce que j'ai appelé Mes trois D
: Quel était
mon plus grand Désir ? mon plus grand Don ?
mon plus grand Défi ? Peut-etre mon
Désir me fournira-t-il l'enthousiasme pour
avancer, l'énergie nécessaire. La ou je suis
Doué, j'aurai plus confiance de m'essayer, je
trouverai plus facilement les outils, je
réussirai pus facilement. Quant a mon plus grand
Défi - que je reconnais a certains
manques douloureux, aux échecs répétés ou a des
blessures affectives qui semblent me revenir en
boucles jusqu'a ce que je les solutionne -
j'y trouverai sans doute ce que j'ai a conquérir
ou a surmonter pour ma propre évolution.
Comme une longueur d'onde ?
Plus j'avance, plus
ma vision s'assouplit. Je vois tout ça comme une
aventure qui s'invente a mesure et non comme une
fatalité. Comme un projet ou j'ai le droit de
danser, de prendre une bonne biere, de flâner en
route. Je refuse d'aborder le sens qu'aurait ma
vie comme le type crispé a trouver sa clef dans
le noir, apeuré a l'idée qu'il n'y a qu'une clef
et qu'elle n'ouvre qu'une porte, avec au bout un
Juge qui vous attend en fronçant les sourcils,
pour vous redemander cette clef. Je constate que
la Vie a tant de tours dans son sac : j'aime
mieux l'idée que j'ai une sorte de
passe-partout, tiens ! Si j'ai vraiment un
rendez-vous, on me fournira bien
l'occasion de m'en rapprocher ― a partir de la ou je serai et
quel que soit mon âge.
Il m'est venu l'idée de voir
l'existence comme un poste de radio : chaque
humain se fait offrir un canal sur mesure pour
lui, mais il doit finir par trouver lequel !
J'aurais non pas un projet spécifique a réaliser
dans ma vie, comme une grande chanson a
composer, mais plutôt une longueur d'ondes
a ma taille, sur laquelle toute sorte de
chansons peuvent naître, au gré de ma fantaisie
et des événements. Et alors ce sera en
m'alignant sur cette longueur d'ondes que
j'arriverai le mieux a capter ce qui est bon
pour moi venant de la vie, et en meme temps a
rediffuser autour de moi ce qui peut servir
a d'autres. Possible ?
Je n'ai pas de mal a croire que la
vie soit faite comme ça, a voir comment
plusieurs de mes soifs et de mes succes
m'amenent a la meme adresse : dans mon cas,
c'est souvent quand je peux remonter le ressort
d'espérance de quelqu'un. Quand ça m'arrive, on
dirait que mes planetes s'alignent : je
me sens vivre intensément, je parviens a
m'exprimer avec un vrai plaisir et peu d'effort,
et la personne devant moi se sent touchée loin
au coeur. Il m'arrive meme dans ces moments-la
de dire merci intérieurement, étonné a chaque
fois de la magie qui s'opere. Oui, je n'ai pas
de mal a considérer alors que cette adresse
devient pour moi un rendez-vous plus important
que d'autres.
...Jusqu'a ne retenir qu'un seul filon
Ouaih... Si j'étais le Grand
artisan, il me semble que je lancerais dans la
vie chacune de mes créatures en lui disant :
Tu feras ce que tu veux. Convenons simplement
d'un pacte : ce que tu toucheras, fais-en de
la lumiere. Et rappelle-toi : tu ne seras
jamais seul...
Christophe
Élie
Aller
au
MENU
de
L'Allumeur de
réverberes
Aller
au MENU de Qu'est devenu votre reve
?
Accueil
|
Haut |
Navigation |
Nous
contacter
| Plan du site |
Qui
nous sommes
| Quoi de neuf
|