Quand j'ai peur, s'active en moi un
mécanisme de survie. Je deviens comme les chevaux venus d'Asie par le
détroit de Béring, il y a des siecles : s'ils n'avaient pas été des betes
peureuses − ce qui les a fait développer leur rapidité a la course −,
peut-etre leur race n'aurait-elle jamais survécu. Il y a donc du bon dans la
peur.
Sauf que l'humain d'aujourd'hui est rendu plus loin
dans son évolution. La survie est un stade, la maîtrise de son environnement
en est un autre. Avec les enseignements de sagesse accumulés par les âges,
avec les avancées de la science physique et de la psychologie moderne, nous
disposons aujourd'hui d'outils moins primitifs que la fuite. Tout porte a
croire que le plus grand de ces outils est l'amour.
A quel niveau vibrons-nous ?
Voyons ça de plus pres. La
peur et l'amour sont deux sentiments, du domaine de l'émotion. D'un point de
vue scientifique, on peut les regarder comme des phénomenes vibratoires. La
peur et l'amour seraient deux vibrations, deux tonalités vibratoires
d'inégal niveau. On peut dire tout autant qu'elles sont deux niveaux de
conscience a partir desquels nous pouvons regarder ce qui nous arrive et y
réagir. Chacune de ces tonalités, une fois entretenue dans notre esprit,
aura des répercussions bien différentes sur notre plaisir de vivre ou sur
notre santé.
Ce que nous dit Edna G. Frankel
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appuie cette vision :
...La peur occupe la moitié inférieure de l'échelle vibratoire et
l'amour domine la moitié supérieure. Vous ne pouvez vibrer que dans une
tonalité a la fois ! Oui, et l'amour annule la peur ! C'est une tonalité
supérieure. (...) Les sentiments que vous entretenez sur vous-memes et sur
votre vie ont un effet sur votre santé physique. (...) Votre état physique
affecte vos émotions, votre état mental affecte vos émotions, vos croyances
affectent vos émotions, et la qualité de vos émotions (votre ''tonalité''
émotionnelle) gouverne la santé de votre corps.
Digérer la leçon
Et l'auteur va plus loin, applique cette
vision a un cheminement de croissance : Les leçons se
répetent : les memes conditions, situations ou relations reviendront sans
cesse jusqu'a ce que vous développiez un point de vue supérieur sur elles.
Nous pourrions traduire ce point de vue en disant : a mesure que nous
trouvons comment solutionner une situation avec l'amour plutôt qu'avec la
peur, nous décrochons notre 'diplôme', et pouvons alors passer a d'autres
apprentissages.
Nous recentrer
Si pareille vision est exacte, elle
renforce l'intéret de développer notre capacité de re-centration au travers
des événements difficiles. Lorsqu'une émotion de peur surgit, nous pouvons nous laisser
aller au réflexe primitif de paniquer, et alors fuir ou attaquer. Maintes
fois chacun de nous a eu l'expérience de ce que ça donne : déception, dégâts.
Nous
pouvons aussi prendre une grande respiration, nous connecter a nos poignées
intérieures de sécurité devant la vie, pour retrouver dans l'instant la
conviction que nous ne
sommes pas vraiment en danger. Et puis réagir a ce qui nous
arrive. Ceci peut s'opérer en une fraction de seconde si nous nous
sommes pratiqué a développer le réflexe.
Nous risquons alors de pouvoir regarder avec d'autres yeux la personne en cause ou la
décision a prendre. En dépassant le mode de survie émotive, nous redevenons
capable de nous approprier la petite question passe-partout :
Quelle serait la réaction la plus amoureuse, dans le contexte ?