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NOTRE REVE : UN MOTEUR CONTAGIEUX
...Je m'appelle Markita et j'ai un
reve. Je travaille a gagner un voyage autour du monde pour ma mere et moi
en vendant les biscuits des Guides. Voulez-vous investir dans mon reve en
prenant une douzaine ou deux de ces délicieux biscuits ?...
Cet extrait d'un récit relaté par Lawrence Pool,
dans sa chronique L'écho de la Jungle, me touche beaucoup. Cette enfant,
aiguillée par sa mere a devenir une jeune entrepreneure, semble avoir fait
par la suite une brillante carriere dans le monde de la vente et du
spectacle.
Il y a des reves de plus petite taille,
et qui font aussi tout un chemin. Dans ma grande famille, quelqu'un a
entrepris il y a quelques années une collection de creches de Noël :
trois ou quatre creches rapportées de voyage... Quelques années plus
tard, lorsque Noël s'en vient, des centaines de creches occupent de plus
en plus d'espace dans sa maison, au point de constituer un village !
C'est que des gens, connaissant sa collection, ont pris plaisir a lui en
rapporter des quatre coins du monde.
Qu'ont en commun ces deux expériences
?... La vie, la vraie, ressemble a une collection de creches, a un grand
reve éveillé. Tout au long de la mienne, partagée avec des enfants, j'ai fait l'expérience que
lorsque nous sommes mu par une passion, nous devenons convaincant pour
notre entourage, au point de rendre nos collaborateurs passionnés a nous
aider a leur tour. Tout le monde est séduit lorsqu'il rencontre sur son
chemin
quelqu'un habité par un reve et qui passe a l'action, si petits soient les
gestes. Sa passion devient notre passion, nous nous surprenons a vouloir y
participer, avec un mouvement naturel de gratuité.
Le meme phénomene se joue dans notre
positionnement intérieur, dans nos demandes lancées aux forces de
l'univers :
Positionne-toi, engage-toi, semble nous dire la Vie, et Je vais
t'aider a réaliser ton reve, quel qu'il soit...
Quant on y pense, tout tient a un petit
nombre de choses : se connecter a son reve, le partager, et par moments
oser demander. Des gens ont appelé ça la Loi de l'attraction. Quand
on met le nez dehors ou qu'on se rappelle le dernier grain de laitue ou
de concombre qu'on a enfoui dans notre jardin potager, est-ce bien
différent de ce qu'un cultivateur appellerait la Loi semence-récolte
?
LISTE DE DÉSIRS
Deepak Chopra, un guide d'une rare
profondeur, nous invite a nous considérer comme des manifestations de
l'énergie universelle, et de ce fait a croire que nous avons acces a son
réservoir sans limite pour la réalisation de nos désirs.
En conclusion d'un chapitre de son livre
Les sept lois spirituelles du succes
**, il propose le
positionnement suivant :
Je mettrai en oeuvre la Loi de
l'Intention et du Désir en prenant la décision de suivre les étapes
suivantes :
1. J'établirai une liste de tous mes
désirs. Je la porterai sur moi ou que j'aille. Je la relirai avant
d'entrer dans le silence et la méditation. Je la relirai également tous
les soirs, avant d'aller me coucher, et tous les matins lorsque je me
réveillerai.
2. Je confierai ces désirs a la matrice
de la création. Je saurai alors que, si les choses ne se présentent pas
comme je le souhaite, c'est qu'il existe une raison a cela. Je saurai que
les plans cosmiques ont pour moi des projets bien plus importants que ceux
que j'ai imaginés.
3. Je n'oublierai pas, quels que soient
mes actes, de pratiquer la conscience du moment présent. Je ne permettrai
pas aux obstacles de consumer cette attention au moment présent.
J'accepterai ce présent comme il vient et je créerai la manifestation du
futur par mon attention et mes désirs les plus profonds, et les plus
chers. (p. 83)
REGARDS
Avez-vous eu l'occasion déja de faire
cette expérience ? Vous etes a lire un magazine ou un journal, quand un
visage sur une photo vous fait sursauter. Il ne vous laisse pas
tranquille, vous éprouvez de l'attirance ou du rejet. Vous la découpez
sans réfléchir davantage, puis vous la mettez avec d'autres recueillies
déja, dans une pochette ou un album. Un beau matin, vous parcourez tous
ces visages que vous avez sélectionnés. Pour vous apercevoir qu'ils ont
énormément en commun ! Soit qu'ils correspondent a quelque chose que
vous aimeriez etre davantage, soit qu'ils correspondent a quelque chose
que vous n'aimez pas chez vous-meme. Si extérieurs qu'ils soient pour vous,
dans les deux cas, ils vous parlent de vous. Les spécialistes
parlent de projection. Et ils vous parlent de permission d'etre
heureux a vous donner davantage.
Je parle en connaissance de cause : j'ai
fait pendant plusieurs années cette expérience, et je vous la recommande
comme un grand cadeau a vous faire. Elle m'a beaucoup aidé a me
connaître, et en meme temps a m'apprécier ou a identifier ce que
j'avais envie de voir bouger dans ma façon d'aborder la vie. Par exemple,
certains visages montraient un rire sans retenue, un immense abandon a la
joie, sans condition : et c'est vrai que j'avais envie de me permettre
de rire davantage, la bouche fendue jusqu'aux oreilles, tout en me
retenant de le faire la plupart du temps. D'autres visages montraient une
grande tristesse, et c'est vrai que bien des fois j'aurais eu envie de
pleurer toutes les larmes de mon corps, sans savoir comment y arriver.
Cette expérience des regards sur photo
me paraît tres proche de mille autres expériences que nous vivons au
jour le jour, et souvent par la négative. Des fois, c'est un brin de
jalousie que nous éprouvons a l'égard d'une personne bien habillée; en
fait, c'est qu'elle manifeste un sentiment de dignité personnelle qui
nous échappe un peu, ou encore c'est qu'elle semble se permettre
d'acheter de beaux vetements -- ce que nous nous sentirions
coupables de nous offrir, meme quand nous avons l'argent pour le faire.
D'autres fois, nous en voulons a quelqu'un de pas nous avoir vraiment
écouté ou offert telle marque d'affection; en fait, nous avons du mal a
avoir ces bontés envers nous-meme, et nous le quetons a quelqu'un
d'autre, ne trouvant pas de quoi justifier a nos yeux la permission de
nous l'offrir a nous-meme : nous quetons alors subtilement cette
permission a quelqu'un d'autre.
Toutes ces formes de projection heureuses
ou douloureuses, qui déclenchent chez nous un état tantôt enthousiaste
et tantôt dépressif, nous
fournissent un grand enseignement : nos réactions aux gens, aux
événements, sont pour une large part une façon par laquelle notre
organisme hausse la voix pour se faire entendre de nous. Et ce qu'il nous
dit est de la meme nature qu'une boussole : il nous indique la direction
de notre besoin, de notre désir, la direction des permissions a nous
donner.
Nous seuls pouvons faire la vérité avec
ces perceptions, et nous seuls pouvons nous octroyer ces permissions :
c'est ça, devenir adulte. Mais a chaque fois que nous y parvenons,
voila un nouveau pas a devenir qui nous sommes vraiment, une nouvelle
victoire de croissance.
VOIR AUSSI: NEUF
(Faire du neuf)
LE DÉSIR SUFFIT
Est-ce que ça vous est
arrivé, déja, d'avoir en face de vous un enfant qui vous demande
quelque chose dont il a tres envie ? On dirait que tous ses membres
habitent sa demande : il se grimpe sur ses orteils, met ses mains sur vos
cuisses, plante ses yeux candides dans les vôtres, avec un sourire si
convaincant ! dans la seconde interminable ou il attend votre réponse,
vous etes sur le bord de désarmer, et il vous acheve d'un Dis
oui, papa.... Tout ce que vous avez trouvé a faire, c'est de
partir d'un grand sourire a votre tour, et de répondre ...Bon,
d'accord..., aussi heureux que lui.
Et si la vie ressemblait a
quelque chose comme ça, au fond. Si chacun de nous avait a devenir cet
enfant qui demande a la vie, qui la séduit ?...
C'est a ça que j'ai pensé
lorsque je suis tombé sur le passage suivant. Je l'ai bien relu six fois
! Le secret pour faire marcher quelque chose est de vouloir
que ça marche, et d'etre si positif a son sujet qu'il ne peut
absolument pas en etre autrement.
Eileen Caddy, La
petite voix
LE BAMBIN SAUVÉ DE LA
NOYADE
Une clef semble etre de passer
du besoin au désir. A un niveau profond nous sommes en sécurité
beaucoup plus que nous le croyons et notre etre le sait d'instinct.
J'aime beaucoup cette anecdote qui vient l'illustrer. Elle nous est
proposée dans un texte de Neale Donald Walsch :
Une femme saute dans
la piscine pour sauver un bambin de la noyade, meme si elle ne sait pas
nager − non pas parce qu'elle y pense, mais précisément parce qu'elle
n'y pense pas.
A ce moment, cette femme
sait. Elle sait tout sur elle-meme, dont le fait qu'elle n'a besoin de
rien. Elle n'a meme pas besoin de sauver sa propre vie. Elle n'y pense
meme pas. Elle se jette tout simplement dans l'eau. Elle voit tomber le
bambin et, sans penser, saute. Elle l'atteint, le souleve au-dessus de sa
tete, quelqu'un prend l'enfant, puis la femme doit appeler a l'aide pour
elle-meme sortir de la piscine.
Elle y arrive et se porte
bien, puis quelqu'un lui demande comment elle a cru pouvoir sauver
l'enfant alors qu'elle ne sait meme pas nager. Elle répond : ''Je n'ai
pas réfléchi. Je savais seulement que je devais le faire et je l'ai
fait.'' **
Si nous nous pénétrons de
temps en temps de l'état d'esprit qu'a l'échelle de la vie nous sommes
en sécurité profonde, quoi qu'il nous arrive, un événement qui a
toutes les apparences d'une menace (le manque de quelque chose, une
agression, etc.) n'aura plus la meme portée émotive. Il risque soit
d'etre d'etre déjoué avant de se produire, soit d'etre dédramatisé
s'il survient effectivement. Car le voila désamorcé a la racine : dans notre
attitude.
FAUT-IL DÉSIRER MOINS ?
La philosophie bouddhiste attire beaucoup l'attention sur la
souffrance engendrée par un désir insatiable. On peut en conclure :
Désire moins, tu souffriras moins . Est-ce vraiment la pensée
bouddhiste ? Est-ce vraiment comment la vie fonctionne, elle qui
n'arrete pas de semer des désirs de toutes les façons a l'intérieur de
nous ?...
J'ai beaucoup réfléchi sur cette question, et les Bouddhistes me
pardonneront de ne pas encore saisir toute la sagesse de leur
enseignement. Mais j'en suis arrivé a conclure ceci, jusqu'a preuve du
contraire : je n'ai pas a supprimer le désir en moi, mais a
différencier le désir et la convoitise, a différencier le désir et
l'attente.
Voyons ça de plus pres. Le désir est une composante
fondamentale du vivant, un carburant précieux de notre vitalité.
Pouvez-vous vivre une expérience satisfaisante de rapport sexuel sans
d'abord laisser monter en vous le désir ? Pouvez-vous commencer un match
de hockey sans avoir l'envie de gagner ? Chaque conquete de l'Everest a
commencé par un petit germe : le désir de vaincre, d'etre plus fort que
le défi, de se dépasser.
C'est vrai pour les grands Everests de notre vie, c'est vrai pour les plus
petits aussi. Supprimez le désir et vous aurez supprimé le
mouvement, l'aspiration a grandir, et donc un espoir que la vie
puisse devenir moins souffrante ou meilleure encore. Bien au contraire,
comme certaines réflexions plus haut le proposent, c'est en nous
connectant a des désirs qui montent de plus loin en
nous, c'est en prenant du temps pour rever tout haut et d'habiter le
plus intensément possible nos reves de vie, que nous allons nous
épanouir.
Par contre, la convoitise de toujours en vouloir plus, en
général associée a se comparer aux autres, cette tension ou nous
n'entendons plus simplement nos besoins;
ou encore l'attirance a posséder ce que nous utilisons... et peu a peu
aussi les gens avec qui nous vivons : ça oui, c'est source de souffrance.
Le désir vient du coeur, la convoitise vient de la tete ou d'un
sentiment d'insécurité.
L'attente qui se greffe au désir, ça aussi c'est source de
souffrance. Elle a rapport a la liberté que nous laissons a l'autre de
nous rejoindre ou pas dans notre désir. Reprenons l'exemple d'un
rapprochement sexuel : repensez a des moments ou vous avez écouté,
accompagné votre désir de façon pure, détachée, sans anticiper sur ce
que l'autre devrait faire avec vous. Est-ce possible que vous ayez déja
trouvé la une grande satisfaction ? Et si dans la suite ça n'a pas tourné exactement comme vous vous
l'étiez imagé, en avez-vous beaucoup souffert ? D'autres fois ou
l'expérience vous a laissé triste, est-ce possible que c'était relié a une
attente un peu figée, a l'exigence que l'autre s'accorde a votre
intention ?... Ici encore, le désir vient de notre etre profond, d'un
accompagnement du mouvement de vie en nous, tandis
que l'attente vient de notre tete ou d'un sentiment d'insécurité, du
fait de chercher a forcer la vie, quelque part.
N'ayons pas peur de désirer. Simplement, gardons l'autre et la Vie
libres de nous apporter des réponses inattendues,
qui promettent quelquefois de si belles surprises...
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