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PROJECTION
...si je déteste une personne douce, tranquille et
effacée, c'est sans doute qu'il me manque de telles qualités pour
contrebalancer ma personnalité trop agressive, ma vie agitée et mon désir de
paraître.
A ma connaissance, il n'existe aucun test psychologique plus précis et
efficace que l'examen de nos projections pour connaître les qualités et les
traits de caractere qui manquent a notre croissance. En effet, si nous sommes
portés a mépriser et a détester, chez autrui, certaines qualités ou traits
de caractere, c'est que nous avons un besoin urgent de les développer en
nous-memes .
Jean Monbourquette **
Il y a un autre type de situation, a l'inverse de ce qu'évoquait
plus haut Monbourquette - du moins en apparence... C'est
celle ou nous sommes allergique chez quelqu'un
d'autre a un trait de sa personnalité justement parce que nous
l'avons aussi, alors que nous nous le reprochons. Exemples : Je
suis maigre et malheureux de l'etre : alors, les gens maigres
m'agacent. Je me permets mal de de vivre par plaisir et j'ose
difficilement me l'avouer : alors, j'ai un 6e sens pour repérer
l'autoritarisme chez les gens, j'ai vite fait de me braquer devant
quelqu'un qui représente une autorité...
Notre rendez-vous, ici encore, est de faire davantage la vérité avec
ce qui se passe en nous. C'est pour une large part de prendre notre
enfant intérieur avec tendresse, reconnaissant qu'il a de bonnes
raisons d'en etre arrivé a se manifester ainsi, souvent apres
avoir été blessé. Il s'agit tantôt de se déculpabiliser, tantôt
de se permettre davantage, tantôt encore de découvrir le besoin
légitime qui cherche a se dire, et alors de trouver comment on
pourrait bien y répondre.
Prenons une femme qui réagit agressivement lorsqu'elle en côtoie d'autres
qui manifestent des
tendances un peu mâles (brusquerie, tendance a dominer, etc.). Il se
peut qu'elle sente confusément qu'elle leur ressemble, mais qu'elle
ose a demi
seulement se l'avouer, et encore moins se le pardonner ! Pour
elle, le fait d'oser se regarder en face, mais avec indulgence,
pourrait l'amener a mieux canaliser son besoin d'ordre, de pouvoir
sur ce qu'elle vit, etc. Ça pourra l'amener meme a rechercher un
emploi qui implique des rôles d'organisation ou de gestion.
A propos de nos réactions aux autres,
j'ai fait depuis quelques années une expérience tres concluante,
que vous aurez peut-etre envie d'essayer a votre tour : je me suis
ouvert un cahier que j'ai intitulé Regards. Lorsque je
trouve dans des journaux ou des revues des visages qui ne me laissent
pas indifférents - quelquefois parce qu'ils me mettent
mal a l'aise, mais plus souvent parce qu'ils ont quelque chose qui
m'attire - je les découpe et je les place dans ce
cahier.
J'ai longtemps laissés cette collection pele-mele. Jusqu'au jour
ou je me suis amusé a feuilleter les pages et a regarder ce que
ces visages avaient en commun. Alors j'ai été simplement stupéfait
! Les regards avaient beaucoup a voir avec une certaine joie de
vivre, les yeux exprimaient souvent comme une sorte de lumiere
intérieure.
J'ai décodé la comme un appel a arroser plus souvent cette fleur
que je sens en moi, mais que je ne cultivais pas encore assez. J'en ai
eu la preuve des années plus tard, lorsqu'apres une série de
blessures émotives majeures, je me suis ressaisi d'une façon
ou la joie de vivre a pris le dessus, devenant meme une sorte de
signature personnelle. Peu de gens le croiraient aujourd'hui si je
leur disais que peu d'années avant, lorsque je côtoyais quelqu'un
qui savait rire et rire de lui-meme, j'éprouvais souvent un réel
malaise...
Comment vous voyez-vous dans
cinq ans ? Qu'est-ce que vous tenez absolument a avoir fait, avant de mourir
?...
Peut-etre avez-vous pris plaisir
a explorer de telles questions dans un moment de pure fantaisie passé avec des
amis, ou dans une session de croissance personnelle ou vous vous etes mis a
craindre les réponses qui montaient d'elles-memes. Par moments, ce genre de
questions a le don de vous connecter a l'enfant libre qui vous habite. Elles
vous donnent l'heure juste sur votre état intérieur, souvent sur des soifs que
vous portez loin au dedans de vous : comme ça fait du bien de les voir monter
a la surface ! J'appellerais ça des questions-contact.
C'est une piste que je trouve
tres créatrice de se faire ses propres questions-contact, car chacun
ressent de façon directe si telle ou telle question le fait vraiment vivre
tout d'un coup, ou si au contraire elle l'angoisse. Il peut etre intéressant
de s'en poser une ou l'autre aujourd'hui, en notant ses réponses si on en a
envie, puis de se la poser a nouveau dans cinq ans
― surtout
si on vient de retrouver le carnet dans lequel on avait déja répondu a cette
question cinq ans plus tôt ! On est souvent plus stimulé a en profiter lorsque
nous le faisons a plusieurs, chacun prenant bien soin d'écouter l'autre.
Mettons-en quelques-unes
ensemble ici :
Pistes pour mettre au point
vos propres questions-contact
Si vous appreniez que vous
allez mourir dans deux jours, comment finiriez-vous le temps qu'il vous reste
?
Quelle serait la chose que
vous aimeriez le plus que vos enfants (ou vos proches) disent de vous ?
Quel serait la vérité que
vous n'aimeriez surtout pas qu'elle soit connue en public a votre sujet ?
Comment vous voyez-vous
dans dix ans ?
Qu'est-ce que vous tenez
absolument a avoir fait, avant de mourir ?...
Quand vous serez mort,
qu'est-ce que vous aimeriez qu'on inscrive sur votre tombe (ou sur votre urne)
?
Nommez trois raisons pour
lesquelles vous méritez l'amitié des gens.
Que diriez-vous que vous
etes venu-e faire sur cette planete ?
Si vous pouviez recommencer
votre vie, quelles seraient les trois choses que vous répéteriez ? Que vous
changeriez ?
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Merci de
nous faire connaître des questions qui vous ont tout particulierement aidé-e a
vous connaître, a devenir davantage ami avec vous-meme.
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v2006-09-16 |
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