TÂCHES
Vous arrive-t-il de vous retrouver, un
samedi midi, a n'avoir rien fait encore du long programme que vous aviez
envisagé pour la fin de semaine, et qui devait vous permettre de régler des
choses qui traînaient depuis longtemps ? L'instinct de plaisir a pris le
dessus, et ...oups ! les il faut attendront encore. Vous vous
etes fait plaisir, mais a quelque part un certain remord plane par derriere...
Notre temps non régulé est un espace de
liberté ou nous nous sentons enfin vivre. Surtout si nous avons vécu toute
la semaine dans le temps des autres : celui du patron, celui des enfants, etc. Mais nous nous sentons écartelé
entre les priorités du coeur et les priorités de la tete. Et plus nous nous
forçons a suivre la tete, plus le coeur demande sa
part, en douce. Nous tardons a nous y mettre, ou encore nous faisons la
tâche a reculon : le coeur n'y est pas.
J'ai trouvé cette petite clé : au
moment de me mettre a une tâche dont je n'ai pas tres envie, je prends
d'abord un moment pour la raccorder a un but qui, lui, me fait envie.
Par exemple, devant ma table de travail
ou des piles de documents s'amoncelaient, j'ai trouvé les raisons suivantes
de faire du ménage, en savourant d'avance ce que ça donnerait, apres coup :
j'aurai fait plaisir a ma compagne de vie, qui a plus de mal que moi a vivre
dans le désordre; je serai
apaisé d'entrer dans une piece dégagée : j'aurai les idées plus claires; je n'aurai plus cette tension qui s'accumule
a a chaque fois que j'entre dans la piece (au point que je me suis mis a
faire mes comptes sur la table de la cuisine !)
En bref, j'ai raccordé la tâche a un
but qui me tenait a coeur, puis j'ai pris le temps de visualiser le résultat que j'allais
obtenir.
Vous verrez qu'une certaine énergie vous
vient. Car l'énergie voyage avec la motivation. Surtout si vous vous donnez
des chances, par exemple en le plaçant dans le temps : bon, je me
demande une demi-heure simplement... Puis vous vous
récompensez apres l'avoir fait.
Mais pour les tâches qu'on n'arrive
décidément pas a raccorder a un but intéressant ? Ah, celles-la sont
plus genantes encore. Peut-etre qu'elles nous parlent d'une sorte
d'esclavage : je suis l'esclave tantôt d'une idée, tantôt d'une personne ou
d'une situation matérielle, et j'ai fini par me laisser persuader qu'elle
était a mon avantage. Est-ce bien le cas ? Le prix émotif a payer
devient-il trop élevé ?... Il y a la un rendez-vous.