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Témoignages
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J'ai
vécu des agressions sexuelles pendant plusieurs années et garder ce secret
était plus lourd que la guérison.
'Cherry', Québec (reçu 2004-10)
ELLES M'ONT DONNÉ LA FORCE DE
CONTINUER
Marie-France Botte
a vécu quatre années intensives en Thailande, d'abord dans un camp de
réfugiés, puis a enqueter dans les bordels d'enfants a Bangkok et Pattaya.
Elle a voulu connaître et comprendre qui étaient ces enfants et leurs
abuseurs, au risque de sa sécurité. Elle conclut ici sur ce qu'elle a vécu
dans ce parcours.
Assise sur
le siege arriere, je laisse les souvenirs défiler. Je me revois arrivant en
Asie, en 1986 : j'avais vingt-cinq ans et c'était l'aventure ! Je me rappelle
les adieux a l'aéroport de Bruxelles et mes premieres balades a Bangkok.
J'avais envie de tout vivre, de tout voir, je croyais comprendre ce qu'était
l'Asie. Du bout des doigts, j'ai effleuré la culture, les gens et leur
histoire.
J'ai surtout
appris a me connaître. J'ai cru longtemps que la solitude me faisait peur et,
pourtant, je l'ai surmontée. J'ai découvert qu'il suffisait de désirer les
choses tres fort pour trouver la force de les réaliser. Que chacun pouvait
déplacer des montagnes s'il laissait parler en lui l'enfant qui nous habite
tous. Le mien était, il et vrai, particulierement turbulent. Il n'a pas
grandi, il est toujours la.
Il existe
surement dans ma propre histoire quelque chose qui rend intolérable toute
disparition d'enfant. Je crois, grand-mere Simm, l'avoir mieux compris. Dans
les camps de réfugiés vietnamiens et cambodgiens, jamais je ne me suis
habituée a cet univers de barbelés, a la présence brutale des militaires
thais et a leurs vexations. Et quand j'ai compris que des enfants étaient
enlevés pour alimenter les réseaux de prostitution, je me suis interdit toute
réflexion philosophique et j'ai laissé parler ce qui était en moi. Pendant
quatre ans, cette colere m'a portée.
Sonta a été
la petite lampe témoin qui m'a guidée sur ce chemin chaotique. C'est elle qui
m'a empechée de démissionner et de plier bagage. Quand elle est morte, au
printemps 1991, dans ses montagnes, entourée des siens mais sans moi, j'ai
failli, une fois de plus, tout abandonner. Mais il y a eu Lao, Patchara et tant
d'autres, ces petites flammes que j'ai vues partir vers leur village ou vers la
mort. Elles m'ont donné la force de continuer.
Source,
Marie-France Botte, Le prix d'un enfant, p. 244-245
**
TOURISME SEXUEL : RÉVOLTÉ
Le Dr
Castaing, représentant de Médecins sans frontieres a Phnom Penh, exprimait
ainsi sa révolte devant le tourisme sexuel qui contribue a la propagation
rapide du sida :
'' Je ne
supporte plus de voir des gamines accrochées aux bras d'étrangers dans tous
les bars de Phnom Penh. Parce que ces gamines, c'est moi qui les reçois
ensuite, ici, a l'article de la mort. La jeune prostituée qui est allongée
sur ce lit est en train de mourir du sida dans des souffrances atroces. Elle a
été contaminée par des clients qui refusent de mettre un préservatif, alors
qu'elle était mineure. Voici le bout de la chaîne de l'exploitation d'un etre
humain, mystifié, abusé, violenté, pour satisfaire la demande du tourisme
sexuel. ''
Source : Yolande Geadah (2003), citant
Castaing, dans Veran, 2000
**
PROSTITUTION : UN TRAVAIL COMME
UN AUTRE ?
La majorité des groupes
féministes de mon pays [Philippines] et de ma région refusent de s'associer
avec le courant qui voudrait que la prostitution soit considérée comme un
''travail du sexe''. Sauf qu'avec du financement les Pays-Bas ont réussi a
rallier quelques groupes. Mais je peux vous assurer que la plupart des groupes
de femmes de ma région, ceux qui ont une base populaire et qui luttent depuis
longtemps pour défendre les droits des femmes ne veulent pas que la
prostitution soit reconnue comme un travail. Au contraire, les groupes de femmes
asiatiques luttent pour obliger leur gouvernement a prendre des mesures plus
efficaces pour contrer cette forme d'exploitation sexuelle et pour sortir les
femmes et les enfants de la prostitution, pas pour les garder dedans.
Source: Aurora Javate de Dios,
représentante d'un groupe de femmes des Philippines. Entrevue avec Yolande Geadah,
2001, dans le cadre d'une conférence organisée par le Comité québécois
femmes et développement (CQFD). Rapporté dans Geadah, 2003 **
PROSTITUTION : UN CHOIX LIBRE ?
A la conférence
internationale organisée par le Comité québécois femmes et développement
(CQFD), 2001, l'invitée du Brésil, Mme Priscilla Siqueira, représentante
d'un groupe travaillant avec des femmes défavorisées de Sao Paulo, fut
visiblement surprise et choquée d'entendre les représentantes du groupe Stella
affirmer que la prostitution est un ''métier'' légitime, qui peut etre choisi
librement. Elle déclara que, depuis plus de quinze ans qu'elle travaille sur le
terrain avec les prostituées dans son pays, elle n'avait ''jamais rencontré
une seule femme affirmant qu'elle avait choisi ce ''métier'' ou qu'elle
souhaitait y rester. Elles veulent toutes en sortir. Si elles y restent, c'est
pour survivre et parce que nous n'avons rien d'autre a leur offrir.
Source: Entrevue
avec Yolande Geadah, 2001. Rapportée dans Geadah, 2003 **
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