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Témoignages
Les enfants, nous, et l'héritage que nous leur laisserons

 


< Vas-y mon gars,
je suis juste derriere toi... ?


SUR LA RIVIERE JACQUES-CARTIER, QUÉBEC
Par Denis Morin
avec son fils Isaël, 10 ans (02-11)


(Photos Niko Millot)

   < Deux jours de descente avec mon fils (...) Une expérience merveilleuse d'eaux vives et d'accompagnement !

Enfin, c'était a notre tour de se faire plaisir tous les deux. Niko [notre ami photographe] ouvrait toujours la voie, Isaël et moi le regardions passer et retenions le chemin parcouru (...) Ensuite, Isaël et moi échangions et inspections des yeux, pour nous assurer qu'il avait bien compris ce que nous ferions comme trajet et aussi concernant les premieres manoeuvres pour nous engager correctement. Je partais a côté de lui et m'assurais de pouvoir corriger la trajectoire pour les passages les plus délicats. Dans les sections étroites, je le faisais passer avant moi, ainsi j'avais les yeux sur lui. Suite au passage, je pouvais le rejoindre et envisager la suite. (...) 

Isaël fut a la hauteur et réussit a nous impressionner par ses prouesses et par son dynamisme. Pour une premiere saison, je suis fier de lui !  ?

 

 

Le jour ou je m'en irai pour de bon...

Le jour ou je m'en irai pour de bon, j'aimerais pouvoir me dire en pensant a mes enfants : ils ont appris les valeurs élémentaires transmises via la famille, l'école, le scoutisme. mais j'ai pu aussi

! leur apprendre a voir les petites choses qui peuvent illuminer le quotidien.

! leur faire découvrir la richesse que peut apporter la différence.

! leur transmettre la curiosité menant au plaisir de la découverte.

! les encourager a garder un petit bout de leur âme d'enfant : émerveillement, spontanéité, simplicité.

! leur apprendre a faire la distinction entre l'indispensable et le superflu.

! leur communiquer la richesse de la créativité.

! leur apprendre a se servir de leurs < antennes ? pour sentir et profiter de toutes les opportunités, celles qui paraissent peut-etre anodines a premiere vue (une rencontre, un livre .) mais qui sont la pour enrichir le chemin de vie.


Et l'auteure
termine sur une question :

Je me retrouve dans chacun de ces points et je serais bien heureuse qu'il en soit ainsi pour eux. La transmission de ces valeurs peut elle se faire uniquement par une maniere d'etre et de vivre ?

Badette, BELGIQUE (2010-08-04)

 

Transmettre ce qui m'avait toujours manqué
D'enseignante de maternelle a mes propres enfants...
 

Mon < révélateur ? n'avait pas encore fait apparaître la photo sur papier sensible.

J'étais la, doutant de tout et de moi pour commencer. Je n'étais capable de rien si ce n'est de faire semblant d'y connaître quelque chose dans l'éducation des enfants, puisque c'est la que mon avenir était dessiné ! Un lien tres fort se créait entre certains enfants de ma classe et moi. C'était comme si je me sentais aimantée par ces enfants taiseux au regard fuyant. Je me sentais tres proche d'eux. Le courant passait étonnamment bien et petit a petit j'en voyais un, puis l'autre, m'offrir un sourire alors que je les croyais incapables de rayonner ainsi. Au fil des jours je les voyais doucement, timidement sortir de leur coquille.

Un jour de magie
Je ne réalisais pas que je me trouvais exactement dans le meme état qu'eux jusqu'au jour ou la magie s'est opérée : j'ai été félicitée pour le travail que je faisais avec ces jeunes enfants de 4 et 5 ans. J'ai été < reconnue ?, encouragée, propulsée.des ailes me poussaient !

Sans avoir eu ce Jean, directeur d'école, pour me placer devant mon miroir, je serais peut-etre encore la, dans l'ombre, aujourd'hui.

Ce jour-la j'ai réalisé que j'essayais de transmettre, de maniere assez maladroite, ce qui m'avait toujours manqué : un peu d'amour et de tendresse. J'ai surtout découvert que sans un entourage chaleureux il est bien difficile d'avoir un peu d'estime pour soi. Le manque d'estime renforce l'image négative de soi, et entraîne des échecs.

Arriver a ce que chacun se sente reconnu
Forte de ce début d'assurance, je me suis efforcée d'imaginer des trucs et ficelles pour que chaque enfant se sente reconnu , important et indispensable au groupe. Mon but était d'arriver a ce que chacun se sente reconnu et accepté comme il est avec ses qualités et ses défauts aussi !

A chacun des progres chez les enfants correspondait une réussite personnelle. Tout doucement, moi aussi, je trouvais ma place.

...Avec eux
Et puis, il y a eu mes propres enfants, ceux que logiquement j'aurais du chouchouter, dorloter, serrer dans mes bras. Nouveau sentiment d'impuissance ! Comment donner quelque chose que je n'ai pas connu ? Je vois mes amies tenir leur bébé avec beaucoup de tendresse. J'aimerais bien essayer. Comment faire ? Ces gestes ne font pas partie de moi, je ne les connais pas. Ma tete aimerait, mes bras refusent ! Je n'ose pas ! Échec !

J'ai compensé comme j'ai pu, leur racontant beaucoup d'histoires, passant du temps a jouer, a peindre, dessiner, inventer, travailler.avec eux.

Ils ont grandi et ont suivi leur chemin. Deux d'entre eux n'ont pas choisi le chemin le plus direct et facile. Ils ont suivi les chemins les moins fréquentés pour arriver apres bien des péripéties la ou ils l'ont choisi. Ils y menent leur vie et sont heureux. La derniere a suivi une toute autre route : celle qui lui donnera l'explication de cette Maman a qui il a fallu bien des années avant qu'elle ne puisse exprimer toute sa tendresse. La psychologie pourra t'elle l'éclairer ??

Avec le recul du temps
Meme si je n'ai pas toujours été a la hauteur pour éduquer mes enfants, je suis fiere de ce qu'ils sont aujourd'hui.

Avec le recul du temps et l'expérience de ma petite fille, je réalise qu'il ne faut pas beaucoup de mots pour éduquer. L'enfant, s'il se sent aimé et respecté, mis en valeur, n'a pas besoin de grand chose pour grandir. La vie lui apprend beaucoup de maniere spontanée par imitation et par mimétisme. L'enfant < sent ? les choses. On ne peut rien lui cacher, il a tout compris !

En grandissant, ce jeune enfant devenu adolescent ou meme adulte, cherche a savoir qui sont ces parents qui l'ont élevé, quelles sont leurs racines ? Quelle richesse alors de pouvoir faire un bout de chemin avec lui pour qu'il comprenne mieux sa propre histoire qui découle de la nôtre. Ces moments forts, de grande connivence sont, je pense, indispensables a la construction de soi.

Badette, BELGIQUE (2009-03)
 

 

LANCEZ-MOI  UN  DÉFI


L'auteur acheve ici d'écrire un livre d'ou il sort enthousiaste, convaincu plus que jamais de la valeur de certains fils conducteurs du bonheur. Il le voit dans le fait d'ajuster  nos décisions a qui nous sommes vraiment et a qui nous choisissons d'etre.  Aussi, au fait de corriger le tir d'étape en étape non pas a partir  d'une morale pré-établie, mais en observant les conséquences de ce que nous avons déclenché. C'est dans cette perspective qu'il cite cette invitation qu'il faisait a Zurich, en 2002, lors d'une conférence.


< Alors, je vous mets au défi de me lancer un défi. Chaque fois que vous me verrez me conduire d'une façon qui n'est pas a la hauteur de ce que vous savez de moi, ou qui m'apporte des résultats que, vous le savez, je ne veux pas, dites-le moi.

Pas en critiquant. Pas avec colere, mais avec amour.

Dites tout simplement : ''Je sais que ce n'est pas qui tu es. Je sais que ce n'est pas ton choix véritable. Et j'aimerais te redonner a toi-meme''.

Alors, donnez-moi la permission de faire de meme pour vous.

Si nous faisons cela les uns pour les autres, the sky is the limit. ?


Neale Donald Walsch **

 

BLESSURES CACHÉES

(J'ai beaucoup écrit sur ) La relation aux enfants, quand on en a, quand on est amené a les côtoyer, car ils nous prolongent; ils sont l'avenir de l'humanité. La relation avec eux est essentielle, car elle nous renvoie constamment a l'enfant qui est demeuré en nous. Le propre d'un enfant, c'est de pouvoir réveiller avec une ténacité incroyable, avec un courage étonnant, les blessures cachées, non dites de notre histoire.

Jacques Salomé  **

 

 

 HANDICAPÉ  OU  HANDICAPABLE ?

< Comme parent d'enfants tres handicapés, j'ai toujours cherché a favoriser que mes enfants aient le meme acces que les autres a satisfaire leurs besoins, leurs désirs.  Ça m'a fait entreprendre des démarches souvent ardues pour obtenir leur acces tantôt a un groupement, tantôt a certains services, et tantôt a des matériels adaptés. 

Ma conjointe me voyait aller et m'a plus d'une fois mis en garde de ne pas désirer davantage que notre enfant ce que je cherchais pour lui. Elle aurait souvent été partisane d'attendre jusqu'a ce que notre jeune fasse un mouvement, qu'il nous montre avec évidence qu'il en avait envie lui aussi. Moi, je me disais que notre enfant n'est pas responsable d'etre handicapé, et qu'il ne peut pas désirer quelque chose qu'il ne connaît pas encore. Ça me paraissait donc normal que je lui en fasse vivre l'expérience d'abord; je me préoccupais simplement d'avoir vérifié son intéret.

Je repense aujourd'hui a ce quadriporteur que j'ai obtenu pour mon fils adolescent. Le but était qu'il puisse accompagner ses copains en ballades a vélo, ou encore etre autonome pour faire une course dans un commerce local. Apres environ six ans de cette acquisition, mon gars ne l'a presque pas utilisé. Et nous nous appretons a le rendre a l'association qui l'avait défrayée.

Je garde une certaine aigreur de cette expérience. Meme si j'ai tenté a toutes les étapes de mettre mon fils dans le coup, je reconnais que je ne suis pas allé jusqu'a attendre que son désir soit allumé en profondeur.  Peut-etre ai-je craint qu'il ne voie pas l'intéret de cette acquisition, au fond. Subtilement, je cherchais a me contenter aussi. Don Quichotte est donc parti a la conquete de son moulin a vent... Disons que c'était un désir de parent bien intentionné. Avec comme résultats que je ne l'ai jamais entendu remercier qui que ce soit, que d'ailleurs il ne s'est pas rendu compte de tout ce que ça avait impliqué comme dépenses d'énergie. Je lui en ai souvent voulu, par apres, du fait que le quadriporteur restait au hangar. Et lui s'est senti coupable face a moi de ne pas l'utiliser, bien sur.

De cette expérience, j'ai appris qu'un jeune handicapé, s'il a effectivement droit a des réponses adaptées a sa condition, meme plus couteuses, doit etre a l'origine des questions. Bien sur, c'est normal qu'a un moment j'en vienne a braquer la lampe de poche au devant de lui afin de lui faire connaître quel genre de réponses existent. Car il n'a pas encore mon expérience de la vie ou toutes mes connaissances techniques. Mais il y a une étape avant, ou je vois d'abord ma place : c'est de l'amener a sentir le manque, a le nommer. Il faut qu'il salive un peu avant de passer a table.

Et puis il faut aller plus loin. Toucher du doigt un désir, nos jeunes y arrivent en général sans trop de mal ! Mais se mouiller pour obtenir la réponse, la... c'est le test de vérité. Je me dis maintenant qu'un enfant handicapé est aussi responsable qu'un autre de se mobiliser pour réaliser son but ou obtenir un matériel adapté, a la mesure de ses capacités, bien entendu. En pratique, ça peut vouloir dire d'attendre qu'il ait donné un coup de fil, meme si je suis a côté de lui a lui souffler quelques réponses s'il bégaie un peu; ou encore qu'il ait rédigé une petite phrase bourrée de fautes sur un courriel, que je corrigerai un peu par apres s'il le faut; peu importe. Mais trouver ce quelque chose qui l'implique et lui fasse sentir que c'est son affaire. S'il ne se mobilise pas lui aussi, c'est que la réponse n'est pas la bonne, ou qu'il n'est pas pret encore a cette démarche. 

Ma compagne avait raison. Je crois moi aussi, maintenant, qu'il vaut mieux qu'un jeune se passe d'une réponse tant qu'elle n'est pas encore devenue sa réponse. Autrement, une réponse magnifique peut devenir une splendide pollution; ça doit vouloir dire ça < donner des perles aux pourceaux ?

Le Petit Prince nous l'avait dit déja : < c'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose importante. ?


Denis Breton, Québec, QUÉBEC

 

Les enfants
Un texte de Doris Lussier


Rien n'est grand comme les petits. C'est tellement vrai qu'un penseur a pu dire que, de tous les etres vivants, l'enfant est le seul qui exige qu'on se mette a genoux pour s'élever a sa hauteur.

Chaque fois qu'un enfant naît, c'est le monde qui recommence. Nos enfants sont le sang de notre seve. Ils sont les recrues continuelles du genre humain.

Parce qu'ils portent en eux la possibilité du meilleur, ils sont notre espérance.

Parce que leur innocence ressemble a celle que nous avons perdue, ils sont notre pureté.

Parce qu'ils sont la chair de notre chair et l'âme de notre âme, ils sont notre amour. Claudel disait : "Je n'ai jamais autant aimé les humains que depuis que je suis le pere de l'un d'eux."

Parce qu'ils sont l'avenir et que nous savons tous les pieges qui guettent leurs pas, ils sont notre inquiétude.

Les enfants sont les princes de la vie. Ils sont le premier matin du monde. Ils ne sont jamais blasés. Ils s'émerveillent de tout. La vie pour eux, c'est une création et une récréation.

Les souvenirs d'enfance que je garde précieusement épinglés sur le mur gris de ma mémoire sont les refuges ou va s'abriter mon âme quand elle fuit les orages de la vie... Ils sont mes arcs-en-ciel... Ils sont mes clairs de lune...

Plus tard, devenu pere a mon tour, je me rappelle avec une purifiante nostalgie les instants privilégiés ou, revenant de mon travail, la nuit, j'allais toujours, avant de me coucher, regarder dormir mes deux loupiots... C'était ma priere du soir...

Leur enfance m'a gardé enfant... Leur jeunesse m'a gardé jeune... Et je me dis que ça n'existe pas vieillir... ça n'existe pas mourir... quand on laisse derriere soi la vie recommançante.

La Presse, Montréal, 26 juin 1993
 

   

< QU'EST-CE QUI SE PASSE DE BON POUR TOI ?. ?

 J'ai un ami qui se passionne pour épauler les gens. Il a ce regard ou vous sentez que vous etes reconnu dans votre meilleur. D'autres sont comme des lutteurs qui prennent plaisir a vous clouer au tapis, lui vous donne envie de vous relever. J'en sort a chaque fois énergisé. 

J'ai pu me rendre compte avec le temps que c'était de sa part davantage qu'un réflexe de bonhomme heureux. Une fois il m'a confié qu'auparavant, il saluait souvent les gens en leur demandant < Comment ça va ?. ?, pour constater que plusieurs saisissaient l'occasion de s'apitoyer sur leurs malheurs et de se renforcer dans cet état d'esprit. 

Depuis qu'il a constaté ça, il a délibérément changé sa question. C'est devenu < Qu'est-ce qui se passe de bon pour toi ?. ?. Il s'est rendu compte d'une certaine magie de cette petite question : < je constate, me disait-il, qu'en abordant les gens de cette maniere, ça les pousse a regarder dans leur vécu ce qui leur donne le gout de vivre, et ça les renforce dans ce sens-la. ?

Pascale Aimey, Lévis, QUÉBEC

 

MON PERE

< Il pose sur le monde ses yeux heureux de voir clair, ses yeux qui ne croient pas au mal, et le mal a honte d'exister. (...) T'as vu les grands yeux bleus de bébé, t'as pas vu la petite lumiere dans le coin. T'es passé a côté de quelque chose. ?

François Cavanna, Les Ritals * *

 

APPRENDS-LUI  L'AVENTURE...

< Chez les humains, la plupart des enfants apprennent en se faisant dire ce qu'on s'attend d'eux. Or, les recherches démontrent que d'écouter les directives est la pire façon d'apprendre quelque chose.   Je frémis quand je pense que c'est la maniere la plus utilisée pour transmettre l'éducation un peu partout : " Je parle, tu écoutes."  Beaucoup de parents se comportent comme si leurs enfants savent secretement comment agir en toutes circonstances mais qu'ils sont désobéissants. Ils sont tellement convaincus que les petits refusent simplement d'obtempérer aux instructions parentales qu'ils ne peuvent s'empecher de leur crier: "Il me semblait que je t'avais dit..."  lorsqu'ils identifient une lacune.

Peut-etre, mais il semble que leur dire n'est pas assez.

Ma fille Natalie m'a récemment présenté a mon petit-fils - Cameron.  Elle m'a dit a plusieurs reprises qu'elle veut l'élever de la meme façon que je l'ai guidée.  Toute sa vie, je l'ai encouragée a vivre sa vie comme une aventure : " Essaie toutes sortes de choses... !  Recherche l'amour et la joie par-dessus tout.  Pourchasse la passion!", voila les regles que j'ai toujours voulu lui inculquer. Elle l'a tellement pris au sérieux que - jusqu'a présent - elle a vécu " [...] d'excellentes aventures". Outre le camping dans les forets du Nord et les voyages en sac a dos a travers l'Europe, elle a (co)piloté un jet des Forces Armées, géré un restaurant tres populaire, édité un journal quotidien et travaillé comme pompier volontaire.

Aujourd'hui, elle demeure en Colombie Britannique mais lorsqu'elle est venue faire un tour dans l'est du pays l'été dernier, dans le cadre d'un voyage d'affaires, nous avons planifié une journée ensemble. Nous nous sommes rencontrés a mi-chemin, sur les rives du St-Laurent et, apres un agréable déjeuner, on est parti a la quete d'aventures, tout comme nous le faisions lorsqu'elle était petite.

Dans la communauté immédiate, nous avons visité un atelier de verre soufflé, une cidrerie, un vignoble (...).  En fin d'apres-midi, assis dans un parc local, nous avons dégusté ce que nous avions acheté en route.

Apres ce pique-nique improvisé et avant de nous séparer (...), tapotant son ventre bien rond, je lui ai dit :   " Lorsque ton bébé demandera comment est son grand-papa, raconte-lui ce que nous avons fait aujourd'hui.  Enseigne-lui a s'amuser, a aimer apprendre de nouvelles choses et explique-lui encore et encore que c'est en expérimentant que les gens apprennent le mieux et que la compréhension ne peut que suivre l'expérience. En riant, elle a répondu que son bébé avait déja beaucoup d'aventures qui l'attendaient parce qu'elle est entierement d'accord avec mes propos. ?

Proposé par Lawrence Poole, L'Écho de la Jungle, chronique du 7 mai 2002


SE FAIRE LA COURTE ÉCHELLE

< Je me suis demandé, un matin, quel héritage je serais heureux d'avoir laissé a mes enfants lorsque je partirai. J'ai vu un grand buffet ou chacun pouvait venir et savourer, s'il en avait envie, et a son heure. 

Dans un plat, il y avait la foi d'etre aimé par la Vie, derriere les apparences de tout ce qui fait mal. Il y avait la certitude que notre expérience est un grand jeu pour apprendre a aimer. Et qu'alors rien n'est grave ou dangereux, hormis d'échapper d'apprendre de nos expériences. 

Dans un autre plat, il y avait le sentiment d'etre magnifique quoi qu'il arrive, et unique, avec la certitude que nos capacités ont la taille de nos soifs.

Un peu plus loin, un grand bol logeait la conviction d'etre responsable de notre vie, en commençant par notre choix d'etre heureux, puis notre façon d'aborder ce qui nous arrive. 

Tout proche, une grande corbeille faisait un bouquet aux mille couleurs, a meme la magie des cultures qui peuplent la planete : elle paraissait toute petite ! avec des ponts partout. Le bouquet disait notre unité avec tout etre vivant, comme autant de branches d'un meme arbre. 

Et puis, dans une assiette  -  toute grande !  -  j'ai vu un immense merci a chacun de mes enfants, d'avoir pris part au banquet de ma vie. 

A un moment, j'ai vu comme un tourbillon : les plats sont entrés en danse et se sont métamorphosés en une échelle. Chaque met était devenu un barreau, ou mes enfants pouvaient mettre le pied avec assurance et monter plus haut que je n'étais parvenu moi-meme. 

Voila la vision qu'aujourd'hui j'ai désir de leur partager, bien avant de n'etre plus la ! a mesure que je monte a l'échelle, avec mes rires et mes larmes, mes doutes et mes reprises. Quelque chose comme l'émerveillement de la vie. ?


Christophe Élie  (02-09)

 

 

DÉDRAMATISER ?...
 

< Vous dites  ''Si j'avais a revivre avec les enfants leur croissance, je pense que je leur apprendrais a moins dramatiser ce qui leur arrive.''
 

Ça m'interpelle ! SI ce que l'enfant a vécu est dramatique, ne peut on pas reconnaître avec l'enfant que ce qu'il a vécu est terrible ? J'ai bien lu que vous faites une nuance en disant  ''MOINS dramatiser'', mais est ce que l'enfant (ou celui qui est devenu adulte entre-temps) ne peut-il pas sentir son entourage porter (en partie) avec lui ce drame ? Bien sur, il ne s'agit pas de le porter tout au long de sa vie, mais.. (...)                  

 

Il  m'a fallu plus de 50 ans pour guérir une blessure d'enfance parce que j'étais seule a y voir un drame. J'ajouterai que si j'avais pu en parler plus facilement on aurait compris a quel point j'étais blessée.
 

Je pense a un autre exemple que j'ai vécu a chaque nouvelle rentrée scolaire. Le jeune enfant qui vient de quitter Papa ou Maman pour sa premiere journée de classe hurle de détresse. Pendant des années, ma solution était de chercher a le distraire. Les cris s'estompaient doucement mais je voyais du coin de l'oeil l'enfant ravaler discretement un sanglot.

 

Ceci jusqu'au jour ou je me suis mise dans la peau de l'enfant. Je lui ai alors demandé : ''Tu es triste parce que Maman est partie ? Tu te sens seul quand elle n'est pas la ?''  La réaction de l'enfant était immédiate. Sa souffrance était reconnue  par quelqu'un d'autre que lui. Il pouvait donc s'occuper d'autre chose que de sa souffrance et s'en allait tout doucement découvrir les trésors de son nouveau lieu d'accueil. ?

 

Badette, BELGIQUE (2009-05)

 

 

 

Bienvenue de collaborer à ce panorama

Dites-nous : 
Quand vous repensez aux adultes qui vous ont marqué-e dans votre enfance, qu'avaient-ils de spécial ?... Quelles ont été vos plus belles découvertes comme parent, éducateur, grand-parent, accompagnant ?... Que changeriez-vous dans l'éducation de vos vos enfants, si vous pouviez recommencer ?...

 

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www.sitegrandir.com

N'hésitez pas a reproduire nos textes, en indiquant la source..
 v2010-08-05

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