Depuis minuit les tirs ont cessé, les bombardiers
ne grondent plus dans le ciel. Les Grands, dans la sécurité de leurs bureaux,
ont négocié vingt-quatre heures de treve parce que c'est Noël.
Trois jeunes soldats décident de retourner dans
cette ville d'ou ils ont chassé l'adversaire quelques semaines plus tôt. Une
bonne marche de deux heures afin de tromper la nostalgie de ce premier Noël loin
des leurs.
La désolation
d'une ville ravagée par la guerre est encore plus évidente un jour de Noël. Un
carillon ose encore sonner, des gens font des provisions, rien ne ressemble a la
joie de Noël.
Des voix
d'enfants leur parviennent en passant devant un édifice aux fenetres brisées.
Ils décident d'entrer. C'est un refuge d'enfants orphelins. Pas de décorations,
pas d'arbre de Noël, pas de chants, aucune odeur de festin. Les soldats
entreprennent de partager avec les enfants ce qu'ils ont dans leurs poches :
morceaux de gomme, lifesavers , biscuits.
Assis dans un coin, un petit
bout d'homme n'a pas bougé pour réclamer sa petite part; un soldat vient
lui demander ce qui ne va pas : Serre-moi dans tes bras
dit l'enfant.