,
Permettre
a la vie de m'aimer, aborde cette question.)
J'ai
beaucoup cherché quelles raisons seraient assez fortes pour me motiver a
accepter les événements de la vie tels qu'ils s'amenent, sans que ce
soit par une morale que je m'impose, ou par la vision que je serais né
pour un petit pain . Jusqu'a ce qu'enfin je trouve une explication qui
me parle - ou du moins une solide hypothese. Elle m'enthousiasme,
car j'y trouve un sens positif aux coups du sort. Je la respire comme un
air frais, autre chose qu'une vision pessimiste qui ferait de la vie un
karma a tolérer avec résignation.
Vous
trouvez une telle approche magnifiquement expliquée dans ce livre de
Walsh que je citais (tout le chapitre 6 du livre le fait mieux
comprendre). Le site en a reproduit un extrait, aussi, au panorama Chemins
de croît-sens : Un but de la vie.
En bref,
cette vision dit ceci. Notre moi le plus profond - certains
l'appelleront leur âme, leur bonne étoile ou la volonté divine... -
chercherait sans relâche a nous mettre au contact des événements, des
personnes, et s'il le faut des épreuves, qui vont le mieux nous refléter
l'état actuel de notre évolution, aussi bien dans ce que nous en
manifestons que dans notre potentiel qui nous reste insoupçonné. Ça me
rappelle cette maxime trouvée sur un forum sénégalais, et qui m'avait
laissé songeur : Il n'arrive pas a un homme ce qu'il mérite, mais ce
qui lui ressemble.
C'est la
une phrase qui séduit et qui dérange en meme temps. Supposons
que la vision qu'elle exprime soit vraie, pourquoi
? Apparemment pour deux raisons. La premiere, afin que nous puissions
faire l'expérience de qui nous sommes - un des buts de notre vie
incarnée. Parce que c'est seulement par cet effet de miroir, a force de
nous connaître, que nous pourrons choisir qui nous voulons devenir. Comme
le pecheur, nous pourrons plus consciemment relancer notre ligne a
l'eau, en réalisant mieux de quel côté nage notre poisson. La deuxieme
raison va plus loin : nos événements viennent nous équiper pour
choisir. La canne a peche et le lac qu'ils nous mettent entre les mains
sont sur mesure avec qui nous sommes et avec
grand mystique américain
Edgar Cayce : Nous attirons exactement ce dont nous avons besoin a
chaque instant.
Le probleme, c'est que ces outils sur mesure ne sont pas toujours les
plus agréables, me direz-vous !... C'est juste. Par contre,
nous connaissons une chose d'expérience : c'est toute l'énergie, souvent
colossale, que nous avons dépensée jusqu'ici a nous cabrer devant ce
qui nous arrive, et les effets que ça a donné.
Qu'est-ce que ça change ?
Si cette
vision est la vraie, s'il nous arrive ce qui aurait pu nous arriver de
mieux, le résultat, lui, risque d'etre plus agréable, en
plus de nous mettre sur une trajectoire de gagnant. J'appellerais ça
devenir peu a peu le plus beau Christophe, la plus belle Nathalie que
nous puissions etre - et dont nous avons d'ailleurs le
pressentiment, par moments. C'est une satisfaction qui n'a pas de prix.
Dire oui
a ce qui nous arrive (avec le droit de rechigner un peu, quand meme
!...) en nous disant que c'est encore le meilleur pour nous aujourd'hui,
compte tenu de qui nous sommes aujourd'hui... Il est étonnant de
voir comme c'est une option a la fois simple a comprendre, mais
difficile a développer comme réflexe. Sans doute jusqu'a ce que nous
ayons collectionné les preuves que la vie fonctionne ainsi et que ça
marche.
Si nous
ouvrons bien les yeux, nous pouvons donner des noms de gens autour de
nous, pour qui effectivement ça semble marcher. Des gens qui ne sont pas
en reproche face a la vie, alors qu'ils ont eu leur lot de coups durs.
Leur énergie a l'air d'etre disponible pour autre chose. Quel est
leur secret ?...
Ils nous
apprennent a moins ramer contre le courant. Effectivement, si l'esprit
devient tranquille, nous entendons mieux les intuitions qui montent et
nous distinguons mieux celles qui sont vraiment pour nous. Mais il y a
peut-etre plus que le fait de ramer dans le sens du courant. Nous
reconnecter a nos sources souterraines nous branche sur les forces de la
vie en nous : nous ne sommes plus seuls a ramer. Ça ne nous dit pas
d'avance quelles décisions nous allons prendre. Mais d'une a l'autre, ça
nous en donne le critere : seules les décisions compatibles avec notre
croyance en l'abondance de la vie vont mériter désormais notre accord.
Et davantage : ne valent que les décisions compatibles avec la certitude
que nous avons droit a cette abondance, a rien de moins.
Richard
Bach avait bien compris tout ça, lorsqu'il affirmait dans Illusions ou Le
Messie récalcitrant: Il n'est jamais probleme qui n'ait un cadeau
pour toi entre ses mains. Tu cherches des problemes parce que tu as
besoin de leurs cadeaux .
Peu a
peu, nous perdons nos galons de lutteur professionnel, pour devenir une
sorte de cherche-cadeaux. Et lorsque nous tournons la tete en arriere
sur le passé, la tentation de nous apitoyer se fait moins forte. Ce que
nous en conservons - avec étonnement quelquefois - c'est la
reconnaissance : nous pouvons re-connaître que les détours de notre
aventure, souvent tortueux et endoloris, ont mystérieusement préparé ce
que nous sommes aujourd'hui de plus beau. Le sort devient un res-sort.
Guy de Larigaudie avait une expression pour dire ça, qui me fascinait
quand j'étais adolescent : le beau jeu de ma vie . Je m'étais
promis qu'un jour j'arriverais moi aussi a prononcer ces mots-la.
C'est ici
que peut prendre tout son sens cette petite phrase, plus récente, tirée
du livre de Walsch : Ne cherche pas a oublier ton passé, cherche plutôt
a changer ton avenir