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POUR AIDER VRAIMENT
Les
gens qui se préoccupent de générosité ou de croissance ont souvent le
geste vif pour venir en aide a d'autres. Comme tout est semence-récolte,
leur geste de partage finira bien par rejaillir sur eux-memes. Il
arrive que des personnes suspectent cette aide, la
considerent comme une fuite de soi-meme ou comme un geste missionnaire qui
force quelque chose. Cette réaction prudente a souvent de bonnes raisons. Elle a
l'intéret de mettre en évidence certaines conditions au mouvement d'aider.
Deux, surtout, me paraissent fondamentales :
- La liberté de chacun est sacrée. Il faut d'abord que naisse
le désir d'etre aidé. Comme c'est tentant d'exporter nos solutions ! Si
d'autres les adoptent, c'est que nous sommes quelqu'un de bien... J'ai
toujours été fasciné de voir comment s'y prenait le Christ, dans les
Évangiles, lorsque quelqu'un venait lui demander de l'aide. Avant meme de
poser un geste guérisseur a son égard, Jésus lui posait généralement une
question, ou il vérifiait son désir, s'assurait qu'elle soit en mouvement
intérieur d'abord. -
Notre témoignage est la forme d'aide la plus sure. J'ai
personnellement mis un temps infini a croire que si je veux aider a changer
le monde, c'est d'abord par le fait de me changer moi-meme que j'y contribue
le mieux. Croire que c'est la ma premiere mission de vie. Je capte mieux
maintenant certains aspects clef de cette vérité. D'abord, c'est que mon phare
ne guidera jamais plus qu'il ne rayonne. Mais aussi, c'est que s'il rayonne,
il aidera vraiment, meme si je ne suis au contact direct de personne
-- car nous rejoignons les autres sous forme d'ondes bien avant de les
avoir rejoints avec le corps ou la parole, j'en deviens plus que jamais
convaincu. A mesure que je
m'ouvre a cette vision des choses, je me sens plus humble, mais aussi plus
libre. Ça ne restreint pas mon désir d'aider, mon plaisir d'aider meme,
mais ça l'allege, ça le rend plus dansant. Dans le domaine de la croissance
plus particulierement, je crois constater que la ou je touche les gens,
c'est quand je parle au coeur, quand je partage ce qui m'a fait vivre moi, et
quand c'est ma joie de vivre qui se met a parler elle-meme de la vie. Je ne
serais pas étonné que ça soit ce qui laisse les traces les plus
persistantes chez l'autre, qui a lui aussi un mouvement inné pour s'épanouir
et a qui les forces de la vie parlent en dehors de mon aide. Peut-etre
l'autre arrivera-t-il a désirer connaître mon secret. Il s'apercevra a son
tour qu'il n'y a avait pas de secret -- en fait oui, mais qu'il
est la pour lui aussi, devant ses yeux sans qu'il le voie : celui de devenir
chaque jour un peu plus amoureux. En fait, de plonger a la rencontre de
l'etre amoureux qui déja constitue notre vraie nature, patiemment,
jusqu'a le faire aisément avec chaque respiration. Beau programme ! Ainsi
peut s'opérer cette magie qui a l'air de constituer la vie : plus je me
rapproche de moi-meme, plus j'aide quelqu'un d'autre a se rapprocher de
lui-meme. A lui de trouver ses réponses, moi je n'aurai fait
qu'éclairer le terrain de jeu, ou d'autres possibles se mettent a
apparaître plus évidents.
NE PAS SAVOIR QUOI FAIRE
Un
jour, une personne chere a mon coeur est passée par un fort moment de
déprime : peine d'amour, suivie d'une maladie et d'un grand épuisement...
Pour un temps, tout dans sa vie semblait s'effondrer. Ne
pouvant etre a ses côtés, je lui avais écrit. Cherchant a lui remonter
le moral, j'avais cherché dans ma lettre a lui faire apparaître le beau
côté de ce qui lui arrivait. Quel choc d'apprendre, longtemps apres,
qu'elle avait vomi ma lettre, et en meme temps notre lien d'affection.
Lorsque qu'elle a eu le courage de m'en parler, bien des dégâts avaient
été faits. J'ai cherché
a comprendre ce qui s'était passé la, c'était trop important. Ce que j'ai
compris, c'est que j'avais cherché a l'aider trop vite. J'avais escamoté un
temps de silence ensemble, juste a etre avec elle pour lui témoigner que
j'étais la, et que j'avais mal qu'elle ait mal. C'est de ça qu'elle avait
besoin, rien d'autre. J'avais
perdu de vue qu'une blessure du coeur met du temps a se faire, et donc
qu'elle doit mettre du temps a se cicatriser. J'avais voulu me faire proche,
mais c'est mon inquiétude qui a été entendue. J'avais échappé que c'est
une tres bonne chose de ne pas savoir quoi faire dans un moment
pareil -- tout comme dans n'importe quel deuil, d'ailleurs.
M'obligeant a avoir des réponses, comme si c'était genant d'arriver sans
cadeau, je devenais celui qui faisait manger de force apres un long jeune.
Mon amie ne pouvait que vomir cette nourriture, et notre amitié du meme
mouvement. Apporte-moi
du silence pour que je contacte ma douleur et que je m'entende. Garde tes
encouragements et tes solutions pour plus tard. Je veux juste sentir que tu es
la avec moi... Merci a cette grande amie de m'avoir fait comprendre
comment fonctionne le coeur humain.
S'AIDER EN AIDANT
Nous avons tous connus des personnes, par
exemple d'ex-alcooliques, d'ex-prostituées, qui se sont fait une fierté
d'en aider d'autres a s'en sortir, ce qui du meme coup les a aidés a
rester debout elles-memes. On trouve nécessaire d'etre a la hauteur de
celui qui nous a fait confiance, on n'oserait pas le trahir.
J'ai personnellement côtoyé de pres des
personnes handicapées physiques qui sont devenues des témoins d'une rare
valeur aupres d'autres, ce qui les a puissamment aidées a s'accepter
comme elles étaient. C'est le cas en particulier de personnes aux prises
avec une paralysie cérébrale : leur démarche titubante ou leur
difficulté d'élocution les fait
si souvent passer pour déficientes mentales. Plusieurs en arrivent a se
dire Ma différence n'est pas seulement un stigmate, elle devient un
atout ! J'ai connu ce que c'est que d'etre atteint dans ma valeur
profonde, je peux comprendre quelqu'un qui vit ça et l'aider...
Boris Cyrulnik, auteur du livre Un
merveilleux malheur
**, a développé le
concept de résilience, ce rebondissement qui nous connecte a une force
intérieure insoupçonnée et nous fait reprendre pied émotivement. Il dit
ceci a propos des enfants qui ont vécu des drames profonds : Si
vraiment nous voulons soutenir ces enfants blessés, il faut les rendre
actifs et non pas les gaver. Ce n'est pas en leur donnant plus qu'on
pourra les aider mais, bien au contraire, en leur demandant plus qu'on
les renforcera.
Cette vision est longuement commentée dans
certains écrits de Neale
Donald Walsch, qui propose que la façon royale de répondre a un besoin
pour soi, c'est d'aider quelqu'un d'autre a y répondre pour lui. La
science moderne vient appuyer cette these, en faisant état que notre
cerveau primitif interpréterait toute pensée ou action positive envers
autrui comme un bienfait appliqué a soi-meme.
DON
Ce qui compte, ce n'est pas ce que l'on donne,
mais l'amour avec lequel on donne.
Mere Teresa
CASSER UN CERCLE VICIEUX
J'ai manqué
d'affection dans mon enfance, j'ai été violenté... Laissez-moi etre
aigri, désabusé de la vie, c'est normal que je regarde le monde avec
méfiance. Je ne supporte pas de voir d'autres gens heureux, j'ai besoin
de voir quelqu'un d'autre avoir mal lui aussi. Autrement tout me
confirme que c'est moi qui suis en probleme... Attendez, je vais me
faire justice... Ce normal aux yeux d'un etre blessé
crée un cercle vicieux : il lui sert a justifier tant de nouvelles
blessures, de créer de nouveaux conflits et d'en etre blessé encore une
fois.
C'est ce cercle vicieux du je n'ai pas été aimé, donc c'est
foutu... qu'il faut casser, pour réactiver en soi le germe de
l'amour. Car c'est lui qui va nous faire regarder différemment la vie,
les gens, et de la reprendre espoir. Et c'est cet espoir qui va nous
permettre de ramasser une énergie suffisante a remettre notre bateau a
l'eau.
Chose possible ? Oui, pour deux raisons:
- Une raison de fond : parce que nous sommes naturellement amoureux et
que c'est toujours possible de le restaurer, si nous nous le rappelons,
ou si quelqu'un croit assez en nous pour nous le faire contacter.
- Une raison technique, ensuite: parce que de se mettre a donner a
quelqu'un d'autre, a faire quelque chose pour quelqu'un d'autre, a le
pouvoir de refaire couler notre riviere, de faire que nous allons a
nouveau attirer l'amour vers nous.
Eileen Caddy a mis en lumiere cette
clef de donner pour sortir de nos problemes :
(...) car c'est en pensant aux autres et en vivant pour eux qu'on
trouve une joie et un contentement intérieur profonds. Personne ne peut
vivre sur lui-meme et etre heureux. Lorsqu'a n'importe quel moment de la
vie, tu te trouves avec un sentiment de mécontentement et
d'insatisfaction, tu peux etre sur que c'est parce que tu as cessé de
penser aux autres et que tu t'es trop replié sur toi-meme. La façon de
changer est de commencer a penser a quelqu'un d'autre et a faire quelque
chose pour cette personne de maniere a t'oublier completement.
La
petite voix, 9 septembre
LIBREMENT
J'aime beaucoup
cet autre passage d'Eileen Caddy : N'aie jamais l'impression
a aucun moment que tu n'as rien a donner. Tu as énormément a donner, et
tu verras que moins tu y penses mieux cela marchera. (...) Ne donne
jamais d'une main en retirant de l'autre ! Lorsque tu donnes quelque
chose, quoi que ce soit, donne-le gratuitement, afin que l'on puisse
l'utiliser completement, librement. Lorsque tu donnes, que ce soit donné
avec abondance, librement et de tout coeur, et puis oublie-le. (...)
Sois toujours généreux lorsque tu donnes, et ne crains jamais de
souffrir du manque, car si c'est le cas, tu ne donnes pas vraiment. En
donnant vraiment tu ne manqueras de rien.
La petite voix,
25 aout
A SOI OU AUX AUTRES ?...
Une vision de séparation
Preter ses outils ? Consacrer en peu plus de temps a telle personne ?
S'impliquer dans tel projet humanitaire ?... Mais je manque déja
tellement de temps, d'argent moi-meme !... Le défi nous est reposé
sans cesse. Par moments nous en sortons avec fierté; a d'autres moments
avec un sentiment de culpabilité melé de stress, pour n'avoir pas su
comment réagir a la situation qui nous sollicitait ou nous etre protégé
frileusement.
Il faut dire que notre culture occidentale nous a appris a nous voir
séparés les uns des autres, chacun a la conquete de son bonheur.
Coopérer ? Oui, pourvu que ce soit donnant-donnant. Si nous nous vivons
comme séparés, serait-ce lié a notre vision de Dieu que nous considérons
comme un etre extérieur a nous dans son grand ciel, pret soit a nous
juger, soit a nous prendre en pitié ? Certains le croient. Dans une
vision de séparation, l'expérience de donner est alors vécue comme un
tiraillement. Donner a l'un veut forcément dire l'enlever a un autre,
d'ou l'entrée en compétition - et cet autre, c'est trop souvent moi ! Il
faut choisir : etre bon pour soi ou l'etre pour les autres.
Membre d'un grand Tout
Ce n'était pas l'héritage de la culture amérindienne, qui apprenait a se
considérer un enfant de la Terre, immergé dans le divin. J'ai cherché a
prendre du recul sur la vision de mon enfance. Pareille vision laisse
croire que la dualité (avantager soi ou les autres) ne serait peut-etre
qu'apparente. Et s'il existait un niveau ou donner a un autre et se
donner a soi veulent dire la meme chose ?... En jargon savant, on
parle de passer de notre petit soi a la prise en compte du
Grand soi.
A mes yeux, mes pas dans cette direction sont une des plus belles
victoires de ma croissance. Je suis périodiquement émerveillé de voir
comment la Vie se charge de combler mes besoins, mieux que je l'aurais
planifié. Bien sur, marcher ainsi n'est pas rendu pour moi au niveau du
réflexe encore : quand l'insécurité prend le dessus, j'ai vite fait de
revenir aux solutions individualistes ! Mais je constate que le fait
d'en etre conscient me fait faire, par moments, des choix différents, et
interpréter des situations d'une autre maniere.
J'ai besoin de me donner des moyens, des rappels, pour aller de l'avant.
Je me suis donné l'image d'une croisiere en bateau, a mettre a l'horizon
de mes décisions. J'entends résonner le tous pour un, un pour tous
des Mousquetaires. Puisqu'aucun membre de l'équipage n'arrivera
avant l'autre ou apres, que tous les gestes ameneront le bateau a bon
port ou le feront couler, autant etre solidaire !
Je ne veux pas me reprocher ma tendance évidente a me crisper lorsque
j'ai peur de manquer. Mon etre profond sait peut-etre que je suis en
parfaite sécurité, a l'échelle de la vie, mais dans mon petit quotidien
je n'en vois pas toujours l'évidence. J'ai décidé de parier que cette
sécurité de fond existe pour vrai, que la Vie saura bien me rattraper.
Parce que c'est seulement a me sentir en sécurité que j'arrive a lâcher
prise sur mon temps ou mon argent, ou encore sur les comparaisons et les
jugements.
Un autre moyen que je me donne, c'est de me pratiquer au jour le jour a
utiliser les memes criteres pour les autres que pour moi. Les
justifications montent vite ! J'essaie de ne pas tricher. Lorsque j'y
arrive, j'observe qu'une détente me gagne. J'ai moins besoin de sauver
ma peau, mon choix tantôt d'avantager l'autre et tantôt moi-meme devient
plus fonction du contexte, et je regarde moins en arriere apres coup.
Pour aller plus loin
Plusieurs auteurs ont développé de façon splendide ce theme de notre
unité avec la vie - je pense notamment a Ken Keyes
** et a Neale Donald Walsch
**. J'ai aussi relu avec intéret les
passages de l'Évangile sur le theme de l'unité : jamais son importance
ne m'y était apparue si déterminante pour donner tout son sens a
l'amour.
Voir :
- le theme PROBLEMES EMOTIFS;
- au
panorama L'HEURE DE LA RE-CRÉATION, la solution
au Mot mystere, qui commente cette hypothese passionnante de s'aider
en aidant;
- les pages Qu'est devenu votre reve ? et Ouvrir
des fait-naître.
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