Mon trousseau de CLEFS
Pour mieux aborder les défis, les problemes émotifs
...et les décisions

La chronique de l'Oncle Christophe

 


   MENU   

ÉMOTIONS
 

Test : MAIS JE LE FAIS DÉJA !  
Ce petit test sans prétention est en meme temps une sorte d'aide-mémoire pour les temps difficiles ou l'émotion monte toute seule.

HORACES ET CURIACES
J'aime beaucoup me rappeler cette histoire, quand je suis au champ de bataille de mes émotions :

Dans la Rome antique, un conflit opposait Rome a Albe. Les trois freres Horaces eurent a combattre contre les trois freres Curiaces. Deux des Horaces furent tués. Seul contre trois, le troisieme Horace se crut perdu. Un éclair lui traversa l'esprit : Si je fais semblant de prendre la fuite, ils vont devoir me courir apres. Leur armure est lourde, chacun a des blessures différentes : ils ne pourront pas courir a la meme vitesse. Ainsi je pourrai leur faire face un a un... Ce qu'il fit. Il les vainquit tous les trois.

Nous pouvons appliquer la sagesse tactique du 3e Horace de plusieurs façons quand nous sommes en mal-etre : comme il a découpé ses trois problemes (les Curiaces) pour faire face a un seul a la fois, nous gagnons par exemple a :

- Découper la liste de nos problemes : refuser d'en considérer plus qu'un a la fois, et voir comment celui-la nous pourrions faire quelque chose qui améliorerait la situation déja, meme si ça ne le regle pas pour l'éternité; ensuite nous passerons a un autre, ensuite seulement.

- Découper le temps : pour un moment refuser de nous laisser charrier par des émotions issues du passé ou des inquiétudes face au futur, etre juste dans l'instant présent a savourer ce qui est la, a portée de savourance : une neige qui tombe, la douceur de l'air, le regard enjoué d'un enfant, etc.;

- Découper notre respiration : si nous nous rendons compte que nous respirons a moitié, alors ralentir notre respiration pour gouter une parcelle d'air a la fois, jusqu'a etre bien dans l'ensemble de notre respiration, jusqu'a ce qu'elle soit redevenue plus profonde... et que l'anxiété ait diminué vraiment.

SILENCE DES ÉMOTIONS  
Quand je deviens épuisé a force d'entretenir un état émotif qui fait mal, comment arreter l'hémorragie émotive ?...

Voici certaines conclusions auxquelles j'en suis arrivé. Je vous les partage au Feuillet 5 de
L'ALLUMEUR DE RÉVERBERES

-  
La premiere : stop ! les émotions . J'ai le droit de dire non. Chercher a mettre de l'ordre dans ces émotions, c'est pour le moment peine perdue, ça ne m'apporte rien : je ne fais qu'emmeler davantage les laines du tricot et je me fais mal plus encore. Il faut sortir du marécage d'abord. 

On peut comparer la situation a la conduite d'une auto a vitesses manuelles sur la glace noire : ce qu'il faut, tout de suite, c'est de mettre mon véhicule émotif au neutre, jusqu'a ce qu'il se stabilise de lui-meme. Apres  -  apres seulement  -   je repartirai la machine, je prendrai le temps de contacter les émotions et je me ferai meme aider, s'il le faut. Ce n'est pas les fuir, c'est me donner le droit de me remettre debout d'abord avant de faire face, mais en possession de mes moyens.

-   Tout de suite apres, c'est de donner un coup de barre dans mon état d'esprit : je re-choisis d'etre heureux dans l'instant, je me débranche de ce qui me fait mal. Personne d'autre que moi ne peut prendre cette décision. C'est un peu comme si j'avais un casse-tete a monter : je choisis de le transporter la ou il fait clair, plutôt que de m'évertuer a assembler les pieces a la noirceur.

-   Ensuite, c'est de me mettre en ressenti corporel plus conscient qu'a l'habitude, pendant que je porte attention a ce qui est la, autour  -  surtout a la nature : dehors, un arbre... dans la maison, une plante...

Rester ainsi en silence des émotions, jusqu'a ce que sans meme m'en apercevoir, j'aie bien repris contact avec le concret, l'extérieur, et que je me sente plus de forces. Un nouveau désir sera peut-etre monté et je l'aurai suivi... Je me serai décrispé de ma douleur...


PLEURER
Mais ne faut-il pas chercher a pleurer notre émotion d'abord ?

Plus haut, j'ai insisté pour d'abord arreter de se faire mal avec l'émotion : trop souvent nous sautons vite a nous faire des reproches, et a analyser la situation  -  alors que nous sommes épuisé. 

Il est vrai que pour aller au bout d'un probleme, ce sera important de bien prendre contact avec l'émotion, puis de comprendre ce que nous vivons la-dedans, surtout si ça revient fréquemment. Mais laissons en nous le combattant se relever d'abord, avant de le ramener en bataille ! D'apres mon expérience, je suis pret a prendre contact avec l'émotion quand j'ai réuni deux conditions : j'ai refait des énergies, j'ai retrouvé un contexte amoureux quelconque : une présence amie, une photo d'enfance ou j'étais beau pour quelqu'un, etc.

Attention, en effet, a ne pas s'isoler ! En me permettant de me rapprocher de quelqu'un pour pleurer un bon coup, je permets a la vie d'opérer sa magie une fois encore : c'est un cadeau que je me fais, et c'est aussi un cadeau que fais a la personne qui m'accueille.

 

ÉMOTIVITÉ OU SENSIBILITÉ ?

Vous est-il arrivé de vous rendre compte de la grande différence qu'il y a entre l'émotivité et la sensibilité ?

Boris Cyrulnik **, qui a beaucoup exploré autour du concept de résilience (devenir plus fort que ce qui nous a fait mal), met en évidence que si nous nous sommes sentis profondément blessé a certains moments de notre vie, nous avons facilement l'émotion a fleur de peau. Nous sommes comme le violoniste qui ferait constamment vibrer ses cordes a leur maximum. Ouf, tout pour sortir du concert épuisé − aussi bien lui-meme que l'auditoire !

C'est pourtant ce que nous faisons quand nous entretenons cet état élevé de vibration émotive en nous, par exemple dans nos contacts intimes ou dans la recherche de nous relier spirituellement : nous avons développé la croyance que de vibrer avec moins d'intensité émotive, ce serait vivre a moitié. Si bien que nous ne nous permettons pas de faire silence avec nos émotions. Alors, nous passons rapidement, comme dans les montagnes russes, d'une certaine euphorie a un état dépressif, et le premier regard bienveillant croisé ou une lecture qui nous a fait du bien ont vite fait de nous faire grimper a nouveau en émotion.

Il nous faut apprendre a déjouer cette partie de ping-pong dont nous sommes la balle, retrouver l'équilibre qui nous convient. Personnellement, le fait de réaliser la différence entre l'émotivité et la sensibilité a été pour moi une clé décisive sur ce chemin pour maîtriser mes émotions. Bien sur, je ne parle pas ici d'une forte émotion momentanée, qu'il est bon de ressentir, de pleurer, puis de laisser aller. Je parle de l'émotivité, cet état de fébrilité que nous entretenons sur plusieurs jours, qui devient un marécage épuisant, ou nous arrivons a ne plus nous comprendre.

Voici ce que j'ai compris de tout ça. Ce qui nous guérit au plus profond, c'est de nous remettre en chemin de l'amour : recevoir l'amour, le donner, aimer la vie simplement dans ce qui est la devant moi. Et le premier pas sur ce chemin, c'est le contact. Je constate que le ressenti corporel, la sensibilité a ce que je rencontre en moi et autour de moi me donnent ce contact. La fébrilité émotive, au contraire, est une sorte d'effervescence qui me sert a fuir le contact direct avec ce qui monte en moi ou avec la personne en face de moi. Elle agit comme une plinthe électrique qu'on pose au pied d'une fenetre pour qu'a l'hiver elle fasse écran au froid du dehors. Dans les moments d'hiver émotif, je suis porté a entretenir un état de fébrilité émotive pour me protéger. Mais alors je deviens irréel, déconnecté. Je vibre non pas a ce qui est la, a la personne qui est la, mais a une sorte d'idéal de ce que je voudrais qui soit la.

Quand je me retrouve dans cet état, je gagne a me le dire tout de suite avec vérité. Et alors, a retourner a l'école de l'enfant pour faire comme lui devant les gens et les situations. Observez un tout-petit : il s'émeut de recevoir un cadeau inattendu : pour un moment il est tout entier dans son émotion de plaisir. Ou encore, si on l'a contrarié, il est tout entier dans sa colere. Mais c'est pour un instant : il contacte l'émotion. L'instant d'apres, il est reparti jouer, tout neuf. Il habite son corps, il est en état d'observation, redevenu disponible. Ses émotions sont relâchées. C'est l'état de sensibilité (bien différent de l'état de sensiblerie). Et si quelqu'un l'interpelle ou le met en tension, c'est a travers son ressenti corporel qu'il va d'abord y réagir.

Oui, nous avons le droit de ne pas toujours etre en émotion, face a nous-meme ou face a l'entourage. Nous sommes participants a un concert splendide, celui de notre vie, mais nous avons le droit de déposer notre violon de temps en temps. Pour respirer un bon coup, regarder tout autour, et redevenir neuf  nous aussi, a nouveau disponible au contact de ce qui va venir de l'intérieur ou du dehors. 
 

Retour au    MENU     de Mon trousseau de CLEFS

Édité par le site GRANDIR, QUÉBEC
www.sitegrandir.com

N'hésitez pas a reproduire nos textes, en indiquant la source.
 v2008-01-25

Accueil   |   Haut   |   Navigation   |   Nous contacter   |   Plan du site    |
Qui nous sommes   |   Quoi de neuf