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Plus forts que le cancer... ensemble
Partie 2
Agathe est dans la lumiere
Le
corps et l'esprit sont étroitement liés
et s'influencent l'un l'autre.
C'est pourquoi, aussi grave que soit votre maladie,
ne perdez jamais espoir.
Le Dalai-lama
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Note de l'éditeur
Dans cette lettre pathétique, André écrit
Suite a son diagnostic, en mai 2005, Agathe
s'était fait donner 1 an de vie maximum, elle en a demandé 2, et elle en a eu 4.
Agathe vient en effet de décéder. Mais quelle est cette espérance dont
elle a éclaboussé tous ceux qui l'ont accompagnée ?!
Portez attention a
la seconde partie de la lettre, que nous avons mis a dessein en caracteres
bleus. Bien qu'André l'ait écrite aussi, voici ce qu'il en dit au moment de
la diffuser au réseau d'amis :
La ou j'ai été
profondément troublé, c'est lorsque j'ai réalisé qu'a la moitié du
texte, je m'étais mis a parler comme si j'étais Agathe. Jamais, je n'ai
réalisé que cela s'était produit lorsque j'ai composé le message.. Je
n'avais aucunement pensé ou planifié de faire cela ainsi. Ma seule
conclusion est, qu'apres avoir pleuré au bord de la riviere et qu'apres
avoir demandé de l'aide a Agathe, elle nous a parlé, a travers moi, a
travers mes doigts qui ont tapé ce qu'elle me disait intérieurement.
Pour mon Agathe...
Il y eut un soir, il y eut un
matin, et tu n'étais plus la. Non, je me trompe, ton corps n'y était plus, mais
ton âme, elle, est la, parmi nous, plus vivante que jamais. Encore une fois, tu
nous as surpris. Tu ne t'es pas contentée de déjouer la médecine pendant 4
années, il a fallu que tu partes a un moment, somme toute, qui n'était pas
attendu. Quel choc ! Évidemment, la maladie était la, bien présente, mais
l'espérance était si forte. Des le premier jour de la maladie jusqu'a la
derniere journée de vie, tu t'es battue en ne baissant jamais les bras, jamais,
jamais. Tu as vécu intensément ces 4 années avec la conviction profonde que
chacun des moments de vie qui t'était donné serait le plus beau. Cela nous a
permis de vivre des instants d'Amour qui restent gravés au fond de notre c?ur.
Elle voulait qu'on parte en
famille pour aller visiter le Mont Saint-Michel au début du mois de juillet. Je
la regardais avec tendresse en me disant qu'elle avait véritablement une foi a
déplacer les montagnes. Elle était si faible, et si forte en meme temps. Elle
parlait souvent de la maladie au passé, en se disant que le pire était derriere
nous et que l'on s'en allait vers des jours meilleurs. Elle a eu raison, le pire
est derriere nous car, la ou elle est, elle est heureuse, pour toujours...
Meme avec sa petite marchette,
elle aimait aller jusqu'au bout du chemin, un pas a la fois. C'est bien; ça
donne le temps de regarder tout ce qui est beau autour de nous. Sinon, a quoi ça
sert. Quand on marche vite, on apprécie moins. La maladie, aura eu cela de bon
que de transformer notre vie a jamais. Le départ d'Agathe en est malheureusement
l'ultime consécration. Antoine, Juliette et Charlotte ont une peine immense,
mais Agathe en prendra grands soins. Elle n'était pas le genre a laisser les
autres faire tout le boulot. Je n'ai pas l'intention de me faire mordre les
orteils parce que je les couche trop tard ou que le Nutella est sur la table
trop souvent. Agathe était bonne pour moi, je suis sur qu'elle m'aidera.
Suite a son diagnostic, en
mai 2005, Agathe s'était fait donner 1 an de vie maximum, elle en a demandé 2,
et elle en a eu 4. C'est dans des situations comme celle-la que l'on réalise la
valeur du temps. Bien sur, quand on pense que l'on a la vie devant soi, on ne se
préoccupe pas des années, encore moins des mois, des jours et des minutes. Mais
lorsqu'on est malade, l'espérance d'une demi-journée ou l'on pourra profiter de
la nature ou meme d'une bonne heure qui nous permettra de prendre une simple
douche, cela fait partie de notre quotidien. Quand on est malade, on vit souvent
dans l'espérance, lorsqu'on est en santé, on vit souvent dans l'abondance... MMais ces 4 années auront permis qu'elle puisse voir grandir les enfants, qu'elle
puisse les accompagner dans leur cheminement scolaire, et plus important encore,
faire d'eux des gens avec une foi dont le germe est enraciné pour la vie. Sans
aucun doute, le plus beau cadeau qu'une maman puisse faire a ses enfants. Ils
ont vécu dans la maladie pendant 4 ans, mais ils ont aussi vécu dans une foi
et un Amour qui ne disparaîtra jamais. Chez nous, la maladie a eu malgré tout
l'odeur de la vie jusqu'au dernier moment.
Agathe, jusqu'a la toute fin
tu t'es battue, dans l'espérance d'une guérison de ton corps, mais la maladie
était grande. Heureusement, la foi, ta foi, elle, était encore plus grande, car
jamais, jamais il n'y eu un doute que ce qui arriverait serait ce qui était le
mieux, pour toi, pour nous, pour tous. Bien sur, dans nos esprits cartésiens qui
cherchons a tout expliquer, a tout comprendre, la mort ne fait pas toujours de
sens; mais il faut aller plus loin. Il faut vivre sa foi jusqu'au bout et
croire, etre convaincus, que tu es désormais heureuse au ciel, parmi ceux que tu
as aimés, libérée d'un corps physique qui t'a tant fait souffrir. Tu es
désormais toute puissante, et avec la grande énergie qui te caractérisait, tu
pourras veiller sur tous ceux qui te demanderont de les aider. Tu pourras leur
montrer le chemin du bonheur, façon Agathe, et Dieu sait que c'est beau.
Aujourd'hui nous sommes
tristes, parce que nous avons aimé, alors nous pleurons, et c'est bien comme
cela. C'est le prix a payer; ça s'appelle aussi vivre. Agathe a laissé des
traces. Et si il est une chose que tu as faite Agathe, c'est d'avoir vécu ta vie
avec l'intensité, l'amour et la passion qui te caractérisaient. Jamais Agathe ne
faisait les choses a moitié. Ce n'était pas dans son dictionnaire. Ce qui mérite
d'etre fait, mérite d'etre bien fait, voila ce qu'elle disait. Maintenant
qu'elle est partout, qu'elle voit tout, avis aux intéressés, vous risquez
d'avoir bien des signes si vous ne faites pas ce que vous avez a faire.
Agathe, tu as été une maman
d'exception, comme il y en a bien peu. Toutes ces nuits passées a nourrir et
soigner Antoine, Juliette et Charlotte parce que c'était ce qu'il y avait de
mieux pour eux. Tous ces congés de maternité pris avec dévouement, toutes ces
attentions délicates juste pour faire plaisir, tous ces gâteaux de fete
confectionnés avec amour, tous ces déguisements réalisés avec patience, toutes
ces sorties planifiées pour faire découvrir les merveilles de Dieu, toutes ces
surprises juste pour faire une surprise, tous ces devoirs révisés avec patience,
tous ces livres d'histoires racontées avec un amour grand comme la terre; tout
cela, et bien plus encore, c'était Agathe, la maman.
Il y avait Agathe, la petite
s?ur, qui aimait réunir toute la famille, qui aimait parler avec toute la
famille. Elle parlait de tout, elle s'intéressait a tout, elle avait son point
de vue sur tout. Et elle aimait argumenter, croyez-moi, mais avait toujours
l'ouverture d'esprit d'écouter ce que les autres avaient a dire. Agathe a aimé
sa famille et sa belle-famille, simplement parce que c'était ce qui comptait le
plus pour elle. Sa maman, dont elle a pris soin a la maison pendant 17 années,
elle voulait lui offrir l'endroit pour etre heureuse aupres de ses petits
enfants. Elle a réussi, malgré la maladie. Elle peut se dire mission accomplie.
Il y a aussi Agathe et ses
amis, ses collegues de travail, les gens qui l'ont connu. Tout ceux-la savent
combien Agathe était une personne entiere, une personne de conviction, une
personne de détermination, une personne qui aimait les choses simples, une
personne qui aimait rire et profiter de la vie. Agathe s'en promettait tellement
avec vous tous lorsque la guérison allait etre complete. Elle espérait les plus
belles choses, aujourd'hui, elle en a encore de plus belles; soyez heureux pour
elle.
Je voulais vous dire que j'ai
été heureuse; je sais, je vous l'ai répété souvent. Je pars jeune, mais je pars
comblée d'amour et de ce que j'ai accompli sur la terre. Je sais que ce n'est
pas facile pour vous qui restez, mais je ne vous oublierai pas, c'est certain.
Si vous me parlez, je vous accompagnerai. Soyez attentifs car la réponse ne
viendra pas toujours de la ou vous l'attendiez. Je voulais dire merci a vous
tous qui avez pris soin de moi tout au long de ma maladie. Je ne nommerai
personne car il y en avait trop. Vous m'avez tous sauvé la vie, jour apres jour,
nuit apres nuit. Vous m'avez accompagné pour mon dernier voyage. Vous savez
chacun et chacune toutes les prieres, tous les soins, toutes les pensées, tous
les sacrifices, tout ce que vous avez fait pour moi, Agathe. Vous en avez
tellement fait, qu'a la fin de ma vie, j'ai ressenti ce qu'André appelait un
trop plein de recevoir ; moi qui aimait tellement donner. J'ai du apprendre et
ça n'a pas été facile, mais j'ai appris.
Merci a vous tous d'avoir été
patients avec moi, car 4 ans de maladie, c'est long. Vous ne m'avez jamais
abandonnée. Nous avons demandé un miracle, et nous en avons eu des centaines.
Évidemment, ce n'est peut-etre pas le miracle que nous espérions, mais ma
maladie a permis de soigner tellement de gens; de transformer tellement
d'attitudes, de pousser les gens a écouter leur c?ur. Je vous dis tout cela
parce que je le sais, vous me l'avez écrit durant ces 4 années. Grâce a tout ce
que vous avez fait pour moi, vous m'avez permis d'avoir le courage de continuer
a me battre, de continuer a vivre a tous les jours comme une maman qui était
dans la vie . Comme André avait dit au bon Dr Tremblay, lorsque j'avais fait
du parachute en janvier dernier a Cancun, la vie, ce n'est pas fait pour
attendre la mort . C'est ce que j'ai fait. Je n'ai pas attendu la mort, jamais.
J'ai vécu ce que je voulais vivre jusqu'a la derniere minute.
J'allais rentrer a la Maison
Michel Sarrazin, mais c'était bien plus pour voir Odette que pour mourir. Alors,
j'ai décidé de mourir a la maison, avec Charlotte, Juliette et Antoine, mes
trois amours. Avec André, mon âme s?ur. Avec ma s?ur Claire, mon roc. Et avec
mon amie Odette, l'ange qui a veillé sur moi et qui est meme allée jusqu'a se
casser le poignet pour etre en congé et pouvoir m'accompagner durant les 6
dernieres semaines de ma vie. J'ai pu mourir en regardant ma riviere, mes petits
oiseaux, mon lilas, mes fleurs, l'endroit qui m'était le plus cher sur terre.
Ça s'est passé tout
doucement, dans un amour immense. Je n'avais jamais rien ressenti de tel. Merci
mon Dieu. J'ai vu ce qu'il y avait de plus beau pres de ceux que j'aimais le
plus au monde. Aujourd'hui, je voulais vous dire que je vous aime profondément
et que je serai toujours la pour vous. Soyez heureux, savourez la vie, prenez
soin de ceux que vous aimez et surtout, agissez pour ne jamais avoir a vivre
avec des regrets. Voila., tout a été dit.. J'ai peut-etre oublié quelques trucs,
des choses ou des gens, mais André et moi étions fatigués ces dernieres
semaines, alors ne nous en tenez pas rigueur.
La mort
n'est rien
Je suis simplement passé dans la piece a côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions les uns pour les autres,
nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez a rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez a moi, priez pour moi.
Que mon nom soit toujours prononcé a la maison
comme il l'a toujours été.
Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre.
La vie signifie ce qu'elle a toujours signifié.
Elle reste ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de votre pensée
Simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends.
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
Vous voyez, tout est bien .
Je vous aime
Agathe
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vie
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de LEVERS DE SOLEIL
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