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Mes
clefs de pratique du tai chi
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Des variantes pour pimenter
sa pratique
Mon témoignage
Vous etes
a vos débuts en tai chi et vous doutez de votre
aptitude a aller plus loin ? Alors vous auriez du
voir ça la premiere fois que j'ai figuré dans une
démonstration de tai chi !
C'était
avec un groupe de ma localité en 1993, dans les
premiers mois de mon apprentissage. Mes enfants
étaient dans l'assistance. Apres la
représentation, ils m'ont fait sentir
― et pas a peu pres ! ― que j'étais une
sorte de raideur ambulante, rien de moins.
Nous avons bien ri. Mais je me suis attelé avec
persévérance, si bien qu'apres plus de dix-huit
ans, eux-memes s'étonnent devant ma souplesse.
C'est vrai qu'il y a eu du chemin de fait...
Si je
parvenais a vous communiquer ici combien
j'apprécie d'avoir tenu bon au tai chi, j'aurais
ma récompense. J'aimerais vous partager quelque
chose de ce plaisir qui me gagne peu a peu
- de l'autre côté des figures a mémoriser ou
des aspects techniques - quand
j'arrive a entrer en tai chi, je dirais
: je veux dire a ressentir de l'intérieur le
rythme du mouvement, le flux et le reflux qui
m'emporte et qui devient une danse. Et témoigner
de cette fierté qui m'a gagné quand au milieu de
deux grands deuils émotifs, je me suis aperçu que
si j'étais encore debout et capable de sourire au
défi, ma pratique assidue du tai chi, matin apres
matin, a été un des piliers de mon tiens-bon.
Voici les
points d'attention qui m'ont le plus aidé avec le
temps. Je les résume a la fin sous forme d'un
tableau de
bord de vigilance, que je me suis
donné a relire occasionnellement au fil de mes
séances de pratique.
OUTILS. J'ai mis au point
quelques outils pour me souvenir des
figures : ce sont les trois autres pages
que vous trouvez dans cette section (voir le MENU). Depuis, je savais
toujours ou j'en étais, et j'ai pris confiance
que moi aussi j'arriverais a trouver le pas.
ÉQUILIBRE. J'ai eu souvent du mal a
me sentir completement en équilibre.
J'ai fini par comprendre comment remédier a ça :
- D'abord, mes pieds étaient trop rapprochés en
largeur : lorsque je dépose le pied avant
maintenant, je l'écarte un peu plus vers
l'extérieur.
- Mon tronc était aligné quelque part entre mes
deux pieds : je dois l'aligner sur le pied qui
supporte le poids du corps, en allant ressentir
la hanche qui est en flexion.
- Enfin, j'ai constaté qu'en poussant dans le
sol avec le pied d'appui au mouvement, juste au
centre d'équilibre situé a mi-chemin entre le
bout des orteils et la cheville, je devenais
plus stable.
BALANCEMENT. Mes séances se sont
améliorées quand j'ai mieux compris le principe du
balancement d'un pied sur l'autre.
En
poussant dans le sol ― par exemple au moment de
saisir la queue de l'oiseau ―
imaginez pour un instant que vous etes un parent
qui veut faire traverser le ruisseau a son enfant
: vous l'attrapez avec vigueur au bout de vos
bras, puis vous le déposez doucement sur l'autre
rive. Il y a une sorte de swing joyeux du
corps qui ressemble a ça. J'ai par moments aussi
imaginé un dialogue complice entre les deux pieds,
qui poussent chacun a son a tour pour se renvoyer
le corps !
Si dans le
balancement du corps, vers l'avant ou vers
l'arriere, je n'arrive pas a pousser dans le sol
jusqu'au bout, c'est que la distance entre les
pieds est trop grande : je corrige.
CONCENTRATION. Un grand défi au tai
chi, comme dans toute méditation, c'est la pensée
qui se met a trotter toute seule. On en arrive a
oublier quelle est la prochaine figure. Que
faites-vous dans ces moments-la ?
Chacun
finit par trouver ses solutions. Pour moi, voici
ce qui m'a aidé le plus pendant un certain temps :
- Ressentir ce qui se passe dans mon bras,
dans ma jambe, dans ma hanche... Me ramener a ce
contact du corps par l'intérieur, considérant
chaque mouvement comme unique.
- Conscientiser le mouvement. Je me
sens par moments comme un musicien qui voudrait
arriver a jouer sa mélodie tout haut plus
clairement qu'il ne la possede a l'intérieur de
lui : impossible ! Il lui faut revenir a
conscientiser chaque note distinctement, comme moi
chaque parcelle du mouvement de tai chi −
pour y arriver, je dois forcément ralentir.
- M'ancrer au sol. Quand
tu es trop dans ta tete, c'est que tu n'es pas
assez dans tes pieds me disait un vieil
ami. Ça s'applique comme un gant au tai chi. Je
redeviens conscient de pousser dans le sol avec le
pied d'appui.
- Savourer quelque chose. Par
exemple prendre plaisir a entrer dans le rythme de
Mouvoir les mains comme des nuages, ou a
m'abandonner dans le mouvement de Saisir la
queue de l'oiseau... Et la, c'est le
mouvement qui se ralentit de lui-meme.
Le centre de mon attention a changé selon
les matins, d'apres mon humeur. Mais une chose n'a
pas changé : quand je me prends en flagrant délit
de déraper dans les pensées, je me fais un clin
d'oeil indulgent, puis je passe avec coeur au
prochain mouvement.
GENOU. Je me suis fait mal
au genou droit en faisant la figure Mouvoir
les mains comme des nuages . . Des
craquements m'alertent, il faut que je sollicite
moins le genoux fragilisé.
Dans cette
figure au tai chi, j'ai senti qu'il me fallait, en
plus de ne pas trop m'accroupir a droite, relâcher
la tension dans la jambe droite avant de
pousser avec mon pied dans le sol pour relancer le
corps vers la gauche, et a ce moment écarter bien
les jambes : ceci permet de garder les pieds
alignés devant soi sans trop solliciter le genoux
droit, celui de la jambe qui fait la poussée. Il
faut que ce soit le pied arriere, et non le genou,
qui encaisse la poussée vers l'avant.
En
cherchant a solutionner cette douleur, j'ai mieux
compris que le genou devient analogue au cardan
d'une auto, quand on cherche en meme temps a
tourner et a accélérer. L'auto est conçue pour ça
peut-etre, mais pas le corps humain. J'ai alors
compris que je ménageais la santé de mon cardan
(ici mon genou) lorsqu'au milieu du mouvement je
relâche tous mes muscles.
Prenons
une autre figure ou le meme phénomene se produit.
Supposons que je fais une variante de la figure Effleurer
le genou (bloc de
figures 7 a 11), dans un mouvement
continu de l'arriere vers l'avant. La poussée du
pied arriere fait se relever le corps et tourner
le bassin : le tronc s'aligne vers l'avant. A ce
moment je relâche tous mes muscles, avant de
pousser dans le sol avec le pied arriere et de
lancer les bras vers l'avant. Ce relâchement
musculaire n'a duré qu'une seconde, ça ne s'est
pas vu... mais mon genou m'a dit merci !
ALIGNEMENT.
J'ai pris conscience de quelque chose a la longue,
quand j'ai eu ce mal de genou : souvent, ça
provient du fait que je demande un effort a
la jambe sans au préalable m'etre bien aligné
avec le pied : c'est alors que mon
genou souffre. Lorsque j'espace les séances,
ajouté au fait de prendre de l'âge, mes
articulations perdent de la flexibilité. C'est
alors que je constate l'importance de la poussée
dans le sol et de l'alignement correct aligné avec
le pied de la jambe fléchie. Devenir conscient de
tourner correctement le bassin avant
d'avancer le corps vers l'avant m'aide beaucoup a
cet alignement.
HANCHE.
J'ai longtemps cru que l'appui sur la jambe
fléchie devait se faire en s'assoyant le plus bas
possible sur cette jambe. Je m'en faisais
secretement une gloire quand je me comparais aux
autres dans le groupe... Pour réaliser, des années
plus tard, que c'est eux qui avaient raison ! Je
n'avais pas compris qu'il s'agit non pas tant de
s'asseoir bas que de faire pivoter la hanche
autour du bassin - ce qui se fait
naturellement si je pousse dans le sol avec le
pied opposé.
TRANSPOSER. Quand j'ai mieux compris
une figure, je me suis pratiqué a appliquer
ce que je viens de saisir aux autres figures
du meme type. J'ai eu le sentiment de progresser
alors plus rapidement, et l'ensemble de ma
pratique a acquis plus d'unité.
Ce que
j'ai compris dans la figure Mouvoir les
mains comme des nuages me fournit un
exemple de ça. J'ai entrepris de l'appliquer a
tous les mouvements ou il y a projection du corps
vers l'avant ou de côté. A chaque fois qu'un
mouvement me fait pousser du pied dans le sol, une
fraction de seconde apres, je relâche toutes
les tensions dont je n'ai plus besoin.
VERTICALE. Durant toute la séance, je
me ramene quelquefois a jouer a Guillaume
Tell : j'imagine que j'ai une pomme sur la tete
ou que j'ai sa noblesse, ce qui m'aide a garder la
position bien verticale.
SE DONNER UN
BUT. Le fait de me donner un but pour
la séance m'a a certaines périodes beaucoup
aidé. Un matin, je portais attention a bien
aligner le torse avec le pied en flexion. Le
lendemain, je prenais plaisir, par exemple, a
entrer dans un rythme, a devenir comme la vague
qui s'abandonne au loin puis revient sur le
rivage. Et le surlendemain j'essayais de
gouter chaque parcelle du mouvement, comme autant
de bouchées d'un gâteau savoureux dont ne ne
voudrait pas perdre une miette !
Ceci prend de l'importance a mesure que j'ajoute
des années a la pratique. Car un piege nous
guette, celui d'enchaîner machinalement les
figures, tandis que le mental (le lamentable)
part vagabonder dans ses pensées. En plus
d'introduire de la variété dans ma pratique, le
fait de me donner un but m'a donc aidé a ramener
mon esprit a ici et maintenant. Lorsque je
constate que suis rendu ailleurs dans ma tete,
oups ! je m'exerce a entrer dans mon corps
pour mieux le ressentir a nouveau.
DISCIPLINE. Je tends a commencer ma
journée avec le tai chi. Le fait de faire ma
pratique chaque matin et souvent vers la meme
heure envoie un signal a mon organisme: c'est
une priorité! Je m'y mets plus spontanément et
ça m'aide a persévérer. Je constate aussi
que lorsque je m'y mets peu de temps apres le
lever, avant d'entreprendre ma journée, je me
laisse moins emporter par toutes sortes de
préoccupations qui fatalement, alors, me font
reporter la séance au lendemain. Je crois aussi
que mon organisme développe un réflexe : il en
arrive a attendre le tai chi au lever comme mon
chat attend sa nourriture !
Lorsque je manque de temps, j'essaie de
faire au moins la premiere partie, ou tout au
moins les exercices de réchauffement. Ou encore je
me rattrape en fin de soirée, pour garder le
rythme quotidien, ce qui alors me permet de me
vider la tete avant d'aller dormir.
SOURIRE. J'ai compris que d'installer
un sourire sur mon visage, malgré que je
garde la bouche ouverte, me disposait
intérieurement. Elle fait de la séance un moment
agréable. Pour moi, le fait aussi de me mettre en
communion intérieure avec les Forces
de la vie, comme si mes gestes devenaient un
hommage a Plus-grand-que-moi, ajoute aussi a ma
paix intérieure, et du coup sans doute, a
l'harmonie du mouvement.
ABANDON. Cette poussée
dans le sol d'un pied, puis de l'autre, doit etre
précédée et suivie d'un abandon de tout le
corps. Laisser aller les muscles dont je n'ai pas
besoin, relâcher toute crispation, avant de
relancer le mouvement. Croyant bien faire, j'ai
longtemps eu tendance a pousser dans les bras,
comme si quelqu'un me les tirait devant, ce qui
entretenait une certaine raideur. Je me faisais
meme une gloire de pousser plus loin le mouvement
que d'autres a qui je voyais le faire... pour
m'apercevoir aujourd'hui que c'est eux qui avaient
raison : l'important n'est pas d'aller le plus
loin possible dans le mouvement, mais de nous
connecter intérieurement le plus possible avec le
corps qui se donne dans le mouvement. De plus,
dans le mouvement de s'abandonner sur la hanche
qui fléchit, on risque moins de forcer et de se
faire du mal.
On
pourrait comparer ce mouvement a la respiration,
avec son alternance d'inspiration et d'expiration.
Par moments, ça devient... je manque de mots ici
pour dire le plaisir que j'éprouve a me
représenter comme une vague sur la mer, qui se
gonfle un moment au large, puis s'abandonne sur le
rivage. Si bien qu'il m'arrive de ne plus savoir
tres bien laquelle de la détente ou de la poussée
est venue en premier !
D'ou
l'intéret de cette consigne, si souvent répétée
par nos guides : au-dela des 108 figurations,
imaginez que vous devenez un seul grand
mouvement - un mouvement rythmique,
comme celui du coeur ou de la mer sur son rivage.
Du coup, on constate par apres que l'ensemble a
pris une grande fluidité, une réelle élégance.
Mais
attention ! si on n'est pas déja tres souple,
mieux vaut ne pas trop demander d'assouplissement
a la hanche d'un seul coup : y aller
progressivement sur plusieurs séances. C'est la
que l'abandon se révele plus judicieux que
la pression a coup de volonté.
NATURE. J'ai beaucoup augmenté mon
plaisir de la séance du matin en la faisant dehors,
d'abord l'été, et lorsque possible l'hiver. Le
soleil qui se leve, les oiseaux qui chantent
déja... En été les parfums du matin ou le plaisir
d'avoir les pieds nus dans l'herbe... En hiver la
luminosité et le silence de la neige... - ça me
vaut tous les ermitages!
Bien sur,
ça m'a pris un certain temps a ne pas me
préoccuper du regard des passants. Je le prends
comme une occasion de renforcer ma centration. Et
puis, si des passant prennent plaisir a tourner la
tete... je leur fais cadeau du spectacle! Apres
tout, c'est comme ça que moi-meme j'ai été séduit
par le tai chi...
GROUPE. La pratique en groupe et la
pratique en solo m'apparaissent avoir chacun leurs
avantages. Bien que depuis quelques années je
pratique seul, quand je le peux je m'offre le
cadeau d'une pratique en groupe :
j'y retrouve a chaque fois une force, une sorte de
magie que je ne voudrais pas perdre. Elle
permet de corriger le tir et de s'entraider, en
plus d'entretenir la motivation a persévérer.
Je trouve
aussi intéret a faire de temps en temps une
séance a deux, ce qui permet d'approfondir
en fonction de besoins plus spécifiques a chacun.
Ceux qui
peuvent enseigner le tai chi a leur tour ont
l'occasion d'aller plus loin encore, car je crois
a la maxime Tu enseignes le mieux ce que tu
as le plus besoin d'apprendre .
A ceux
qui pratiquent seulement en groupe, je
recommanderais de faire une place a la pratique
individuelle entre les rencontres. J'ai cru
constater que bien des gens qui ne comptent que
sur la pratique de groupe sont tentés d'abandonner
apres quelques mois. Serait-ce parce qu'ils ne
nourrissent pas le besoin de se positionner
personnellement face a la discipline du tai
chi?
Si on ne
veut pas avoir le sentiment de plafonner, je crois
qu'il nous faut trouver des reperes de plus en
plus intérieurs, ce qui demande de ne pas craindre
d'aller au désert de la pratique en solo. Il y a
la un chemin d'appropriation personnelle du tai
chi, sur mesure ave soi. Pour moi, j'y ai trouvé
de quoi consolider ma motivation a un niveau plus
profond encore.
DURÉE DE
L'EXERCICE. Je présume que la
plupart des gens sont portés a aller trop vite.
Ah! ces Occidentaux... Je suis sans cesse
confronté a ce défi, meme apres 19 ans de
pratique.
La démonstration
de l'enchaînement que nous donne Maître Lin-shin
Moy sur Youtube dure environ 13 minutes. [Il se peut qu'elle ait
été retirée d'en ligne]. J'ai connu Maître Moy.
J'admire sa maîtrise et l'intégration qu'il nous
démontre. Est-ce pour autant le
modele a suivre? Lorsque je me rappelle les
formations que j'ai suivies avec la Société de tai
chi taoiste, avec des guides formés par Maître
Moy, ou lorsque je visionne l'enchaînement
présenté par certains Asiatiques dans Youtube, je
me dis que Maître Moy dans cette vidéo a adapté sa
prestation au contexte occidental; et aussi qu'il
a voulu proposer un standard de base, un degré
d'exigence moyen, afin d'encourager le nouvel
adepte dans sa capacité d'y arriver. C'est ce que
j'ai retenu de Maître Moy quand j'ai eu l'occasion
de vivre une séance avec lui.
Si nous persévérons, je
crois que nous sommes appelé, chacun, a amener
l'exercice encore plus loin, par exemple dans la
lenteur des mouvements, le rythme, l'étirement du
corps dans certaines figures, ou encore dans le
sourire qui ajoute le plaisir a la concentration.
J'ai trouvé une premiere astuce pour
ralentir : j'imagine par moments que je suis un
petit train a crémaillere qui avance
dans la montagne ou dans un manege, toujours
avec la meme cadence, peu importe qu'il monte ou
qu'il descende.
J'en ai trouvé ensuite quelques
autres, que vous aimerez peut-etre essayer. Des
que j'ai tendance a accélérer le mouvement, je
m'applique a déplacer le moins d'air
possible, comme un parent qui entre sur la
pointe des pieds dans la chambre de son enfant
endormi : radical ! Si vous
chronométrez votre séance, vous verrez peut-etre
qu'elle s'est allongée de deux bonnes minutes.
J'ai aussi trouvé efficace d'ajouter une seconde
aux moments ou on s'abandonne a la fin des
mouvements.
Je constate en fait qu'il me faut
réagir a l'impression de perdre du temps.
Car si le tai chi est une méditation, une prise
de conscience du corps dans le mouvement, il
doit etre un contact avec l'instant présent.
Alors, j'essaie de prendre contact avec la
moindre parcelle du mouvement pour la
savourer, quelquefois en imaginant
que ça pourrait etre la derniere fois que je me
fais cadeau d'une séance de tai chi. J'observe
alors que mon mouvement se ralentit. Et je
découvre peu a peu qu'il s'agit moins de prendre
plus de temps, que de choisir délibérément de
sortir du temps. Quand on fait d'un
instant une éternité, ça dure un peu plus
longtemps...
Oui, quelque chose de crucial
s'installe peu a peu si on a persévéré. J'en ai
parlé au tout début de cette page : a
mesure que je découvre le plaisir de ressentir
dans le mouvement un rythme de flux et de
reflux, comme si j'étais une vague sur la mer,
que j'arrive a communier de l'intérieur a ce
rythme qui m'est bien personnel, il se passe
progressivement quelque chose d'intense. On
dirait que la variété des points d'attention sur
lesquels je me suis fixé tour a tour durant des
années pour rester centré (ressentir, ralentir,
pousser dans le pied,...) finit par s'intégrer
pour devenir un seul point : un bercement hors
du temps... La séance est devenue une danse.
Apres coup je me rends compte que je
n'ai pas eu a porter attention a plein de
choses, qu'il s'agit surtout de savourer... et
de remercier la Vie de cet instant magique. Car
il est celui d'un danseur ou d'une patineuse
artistique, qui apres longtemps, longtemps de
pratique de ses figures, en arrive a les oublier
et a communiquer cette magie d'etre en
danse. Une récompense qui n'a pas de
prix, pour avoir tenu bon jour apres jour, année
apres année.
DE
RETOUR A MA 'VRAIE' VIE
Il m'est venu plus récemment
l'envie de cultiver un nouveau point
d'attention. En terminant ma séance, j'essaie
de faire durer le plus longtemps possible ma
qualité de contact avec ce qui est la
- que ce soit la vaisselle que je me
mets a laver ou un sentiment qui monte de
l'intérieur. J'essaie de prolonger l'état
méditatif du tai chi sans me précipiter sur la
radio ou sur la premiere tâche a ma planif du
jour.
Des effets au
dehors...
J'ai constaté avec bonheur que quelque
chose traverse ma pratique du tai chi pour
rejoindre ma façon courante de bouger dans
l'espace, de marcher sur la rue.
L'habitude de m'agripper au sol au point
d'équilibre du pied passe a mon pas ordinaire et
lui donne une sorte de mordant. Comme mes genoux
se débarrent automatiquement, je marche moins
sur les talons, avec comme résultats moins de
secousses pour la colonne et un meilleur
équilibre physique, par exemple quand je marche
sur la glace l'hiver. Au total, je ressens un
mélange de force et de souplesse, qui devient un
sentiment de sécurité intérieure.
...et au
dedans
Au fil des années, ma séance de tai chi
est devenue autre chose qu'une gymnastique qu'on
s'impose pour rester en forme. C'est certain
qu'elle apporte beaucoup pour l'assouplissement
ou la circulation sanguine, pour l'équilibre ou
pour la prise de force dans les jambes. Mais peu
a peu, on constate qu'elle devient une
méditation en mouvement.
A mesure que le corps prend le relais
dans la mémorisation de l'enchaînement, nous
devenons plus libre pour savourer la joie d'etre
vivant, présent a ce qui nous entoure ou nous
traverse. Il vous arrivera surement vous aussi,
au cours d'une séance et a force de persévérer,
de vous surprendre a entrer dans la beauté de la
vie, dans la sensation d'en faire partie...
L'idée que tout est Un devient alors plus
palpable et plus séduisante.
Bonne pratique !
Denis Breton
J'ai
eu envie de résumer ici le meilleur de ce que
j'ai appris sous forme d'un tableau de bord.
Il réunit mes reperes clés, ceux qui m'aident
a corriger le tir au fil de ma pratique. Par
périodes, il m'arrive d'en choisir un comme
fil conducteur de ma séance.
Mon tableau de bord
Résumé
de mes cibles de vigilance
Un sourire sur
le visage!
L'écartement des pieds,
latéral et en longueur
La posture verticale,
comme si j'avais une pomme sur la tete
La qualité de flexion de ma hanche
Le pied d'appui pousse dans le sol,
a partir du centre d'équilibre
J'aligne le tronc et le regard avec le
pied
correspondant a la hanche en flexion
A mi-mouvement, je détends les muscles
dont je n'ai pas besoin.
Au bout du mouvement, je m'abandonne
dans la hanche fléchie
J'adopte la
lenteur rythmée
du petit train a crémaillere
Un seul grand
mouvement continu
Distrait par les
pensées?
Je retrouve le ressenti du corps.
Je savoure chaque parcelle du
mouvement
Une séance quotidienne,
a peine de ne faire qu'une partie
de l'enchaînement.
|
Des variantes, pour
pimenter sa pratique
Pratiquer le tai chi l'hiver
Faire sa séance sur
un tapis de neige est une expérience
ennivrante, spécialement s'il fait soleil :
l'air est pur, la neige elle-meme a quelque
chose de purifiant, de pacifiant.
Vous aimerez peut-etre porter des lunettes
fumées ...et vous habiller chaudement !
Le
tai chi - communion
Vous etes adepte de la priere ou de
l'échange énergétique ?
Vous aimerez faire l'expérience de combiner
votre séance avec l'envoi d'énergie a
quelqu'un que vous aimez, ...ou que vous
n'aimez pas assez.
Le ressenti des mouvements peut vous aider a
ressentir cette affection.
Il s'agit de mettre a profit le double
mouvement d'éloigner une main du corps et de
la rapprocher, fait a la hauteur du coeur.
Quand une main s'éloigne de vous, vous vous
laissez habiter par l'intention qu'elle
envoie de la tendresse a la personne. Quand
une main revient vers votre corps, vous la
remerciez de ce qu'elle a apporté a votre
vie.
Vous avez
expérimenté ces variantes ? Vous en avez
d'autres a proposer a nos lecteurs ?
Faites-nous part de votre expérience...
Témoignages reçus
Déja 5 ou 6
ans que je pratique le tai chi. C'est
devenu un mode de vie chez moi. Tous les
jours, je vis mon enchaînement. C'est un
cadeau que je me fais.
Effectivement, je crois aussi que [dans la
vidéo] maître Moy a "réduit" a sa plus
simple expression l'enchaînement pour les
besoins de la cause.
Il m'est maintenant tres difficile de
faire la série de 108 mouvements en bas de
25 minutes, voire 30. La méditation et le
qigong m'ont aidé, je crois, a ralentir.
Selon moi, plus l'enchaînement est lent,
plus on récolte de bénéfices : relaxation,
étirement, équilibre physique et mental,
etc.
A tous mes éleves (je suis maintenant
aide-instructeur) je dis toujours qu'il
faut se baser sur la regle des trois "P" :
Persévérer
dans la Pratique
avec Patience.
Michel Désormeaux, Mont-Laurier,
QUÉBEC (2013-12)
Je fais
partie d'un groupe de tai chi depuis
cinq ans. Je me dois d'etre assidue et
fidele, sinon je relâche ma pratique. Je
m'aperçois aussi que ma pensée taoiste
se développe avec le temps :
mouvements, marche détendue, forme
physique.
Luce (2010-10)
N'hésitez pas a nous
partager votre propre tableau de bord
ou ce que vous avez appris de votre
pratique
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