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Nous avons tous en
commun de chercher un sens à notre aventure humaine, aussi de chercher à
nous relier à plus grand que nous.
Cette page voudrait aménager des ponts sur cette longueur
d'ondes. Pont pour mettre en synergie des sagesses de plusieurs âges,
qui s'offrent comme autant de boussoles. Pont, aussi, pour faire se
rejoindre le sens reçu et ce que nous en faisons dans notre marche au jour
le jour. |
À l'origine de tout
et à son aboutissement, les grandes religions ont en commun la croyance en une Force
unique : le Soleil derrière les soleils du pharaon Akénaton,
le Grand Esprit des Amérindiens. Les Alcooliques anonymes disent ton Dieu
tel que tu le conçois. Et si nos parents, sur leurs genoux, nous
ont appris à parler du Créateur, de la Providence, des
inspirateurs parlent de l'énergie, de l'universel... Il
semble qu'on revient au Sans-nom des peuples de la Bible,
aujourd'hui moins pour marquer le mystère ou le respect, que pour ne pas
heurter les susceptibilités tout en osant en parler. Chose certaine, tous
cherchent à nommer ce Mystère qui questionne, fascine, dérange,
questionne notre soif d'un sens...
Serge Bouchard écrit : « Les temps
sont à la recherche de sens. Nous le quêtons comme s'il était plus
précieux que les dollars américains. Pour une poignée de sens, combien
de riches dépensent une fortune ? Mais dans les entrepôts du sens,
sait-on seulement ce que l'on cherche ? Les rayons sont vides parce que le
sens s'étiole dès qu'on l'expose en masse. Il fuit les grandes surfaces.
Le sens est toujours profond, il supporte mal la lumière, les affaires,
les transactions étourdissantes de la modernité. (…) Le sens
appartient à l'être, il est le fils de l'âme. » (Le
sens du poil, Le Devoir, Montréal, 14
août 2000)
Et
Voltaire
disait : « Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer ».
Nous voudrions avec ce panorama faire
avec vous quelques pas sur la rue du cherche-Midi - un vieux nom français
qui parle du soleil. Rejoindre tout autant ceux « qui croient»,
quelles que soient leurs croyances, ceux
« qui ne croient pas, mais aimeraient croire », ou ceux qui
refusent les sens qu'on leur a inculqués, par respect pour la dignité
humaine et leur propre recherche d'authenticité. Nous
désirons faire une place aux questions qui ne trouvent pas de place sur
les autres registres. Nous émerveiller avec ceux qui s'émerveillent,
questionner avec ceux qui doutent. Entre la passionnante aventure de grandir et l'angoissante
recherche d'un sens, nous désirons jeter des ponts. Il doit bien y avoir
des carrefours entre les sagesses millénaires héritées des grandes traditions
et les approches à qui on donne, avec méfiance ou enthousiasme, le nom de
Nouvel âge...
Vous trouverez ici des réflexions ou des poèmes, des questionnements
et des témoignages, des cris du coeur aussi. N'y cherchez pas de doctrine,
de parti-pris ou de jugement. Le choix des textes dit notre option,
transparente : tout ce qui élève l'humain et le grandit a sa place à table, car il
converge vers le même centre. C'est un cadeau fait au
monde. Nous voudrions donc relever des perles, éclairer des convergences. Nous
voudrions aussi
mettre en lumière ce qui est unique à certaines contributions, ces «
gouttes d'eau dans l'océan qui, si
elles n'étaient pas là, lui manqueraient », comme avait dit Mère Teresa. Nous voudrions enfin, dans ce
panorama comme dans les autres, que vous preniez la parole.
Parmi les textes,
vous remarquerez que plusieurs proviennent des sagesses amérindiennes.
Nous nous joignons à ceux qui croient, en effet, que l'heure est venue de
les redonner au monde —
à commencer par les Amérindiens eux-mêmes. Nous cherchons des ponts :
leur vision du monde est un pont magnifique. Entre la longue maturation
d'humanité qu'elles représentent et notre époque en panne d'un
développement à visage humain, la parole amérindienne résonne comme
une parole libérante et pourtant solidaire, un air frais et pourtant
familier, capable de répondre à une urgence planétaire : celle de
toucher le coeur. Laissons ici la parole à Aigle Bleu :
« Un simple coup d'oeil à
l'actualité nous révèle le manque d'unité et d'harmonie dont souffre
notre civilisation. Nous avons perdu le contact avec la nature et nous
aimerions comprendre qui nous sommes. L'humain d'aujourd'hui n'a pas
compris d'où il vient. Il ne peut donc savoir où il va. À travers la
recherche de nos origines, nous aspirons à découvrir une facette de
nous-mêmes négligée puis oubliée, avec la conviction que si l'homme et
la femme retrouvent le sentiment d'une profonde appartenance à la terre,
ils pourront mûrir une vision de l'univers dont profitera le monde
entier. » * *
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