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COUPLE
Vous est-il arrivé de vous prendre une écharde dans la main,
sans vous en rendre compte sur le coup, jusqu'au moment ou vous faites une pression inattendue. Aie !
: la réaction ne se fait pas attendre.
Dans une vie de couple, nous rencontrons si souvent de ces
échardes au plan émotif ! une parole de ma conjointe, un geste...
me met a répétition hors de moi, en provoquant de ma part une réaction disproportionnée
avec ce qui l'a causée. J'entre alors en colere ou en tristesse, et je lui
fais sentir c'est de ta faute . A d'autres moments c'est l'inverse
: j'ai une réaction qui me paraît anodine, et voila que ma compagne grimpe
dans les rideaux.
Quand j'ai piqué ma colere, l'attitude de ma compagne me semblait
la cause de mon émotion. Mais tout bien observé, j'ai réalisé qu'elle était
en fait un révélateur d'autre chose, de blessures bien enfouies
qui remontent a belle lurette, avant meme que je connaisse ma conjointe : une
enfance avec ses trous d'affection longs a guérir, une sortie d'adolescence
avec des conflits difficilement résolus, des deuils en série... Un lot que
j'ai en commun avec tant d'humains ! Mais c'est dans mes relations
d'aujourd'hui que ces blessures-la crient encore.
C'est un ami qui m'a amené a cette réflexion, en me parlant de sa
conjointe qui avait vécu l'abus sexuel dans son enfance :
J'aurais eu bien des raisons de divorcer, sur notre parcours. Mais pas
celle-la, meme si je n'étais pas au courant lorsque nous nous sommes mariés.
Parce que ça, ce n'est pas de sa faute...
J'ai trouvé ça grand de sa part. Et j'ai eu envie, en l'écoutant, de
l'encourager a faire quelque chose de spécial pour se récompenser dans un
moment semblable. Car c'est mange-énergie de permettre a l'autre d'etre fait comme
il est fait, quand on a a vivre au jour le jour avec les séquelles de ce qui
l'a blessé - a plus forte raison quand il
est tenté de nous en rendre coupable !
Faire la vérité avec moi-meme la-dessus, puis le partager
avec ceux avec qui je vis au quotidien, peut représenter un laboratoire de
résurrections étonnantes. Qui demandent toutefois un grand courage. Dans le cas ou c'est moi qui éclate, je vois la une bonne
occasion pour prendre mon enfant intérieur et le
réconforter : je vais prendre soin de toi, ' t'inquiete pas... . (J'ai
trouvé que le livre de John Bradshaw, Retrouver l'enfant en
soi, était un cadeau a se faire, dans ce domaine.)
Aussi, ça vaut la peine de faire connaître a ma compagne que j'ai compris ce qui se passait la,
et qu'elle y est pour peu de chose. Le fait de la déculpabiliser devrait l'aider a
prendre mon humeur avec humour, et par apres a se montrer plus réceptive a mon besoin,
dans les moments ou l'écharde réapparaît. Si elle dédramatise ma réaction, ça va m'aider, moi, a dédramatiser la situation.
Et puis il y a les cas ou c'est chez ma compagne qu'une
blessure d'enfance vient nous mettre en tension. Ici, c'est de rechercher le bon moment pour lui refléter que je
m'en suis rendu compte. Elle sera peut-etre attristée d'abord, puis grandement
réconfortée, d'entendre de ma part le message Ça t'appartient, je
n'ai pas a payer pour ça. Mais j'aimerais que tu saches que je te permets d'etre comme tu
es...
Nos blessures d'enfance viennent souvent se combiner a des situations qui
mettent encore plus notre couple au défi. Pensons au fait de former une famille
reconstituée, par exemple. Ou a celui d'etre un couple mixte culturellement.
J'ai pris un moment pour aborder ce dernier cas, au theme DIFFÉRENCE
CULTURELLE.
Emplissez chacun la coupe de l'autre
mais ne buvez pas a une seule coupe.
Partagez votre pain
mais ne mangez pas de la meme miche.
Almustafa, dans Le Prophete, de Khalil Gibran
Une autre image est celle du feu de bois : trop éloignées, les buches
ne créent pas la synergie nécessaire a la flamme. Mais trop
rapprochées, elles s'étouffent, et ça fume. Garder l'amour vivant,
c'est retrouver d'une étape a une autre la bonne distance ou chacun se
sent vivre : assez proche pour trouver le sens et la sécurité; assez
distant pour se sentir libre. Ce n'est jamais trouvé une fois pour
toutes, et chaque couple a son propre gallon a mesurer...
J'avais l'occasion d'échanger avec un ami qui, avec son épouse,
réfléchissent sérieusement a l'hypothese de se séparer. Ils
ont entrepris une démarche honnete, et sortent d'une premiere
rencontre avec un psychologue, qui les a fait parler de leurs
problemes.
A l'écouter, je me suis rappelé l'expérience d'autres couple
que j'ai suivis de pres. Leur démarche avait été davantage
de mesurer leurs problemes que de retrouver une espérance dans
leur situation. J'ai pris conscience qu'un couple doit savoir
qu'il peut beaucoup pour guider celui qui l'accompagne. Et j'ai
proposé a mon ami de suggérer au psychologue d'incorporer a sa
démarche des éléments comme ceux-ci :
1. A chaque fois qu'on évoque un probleme, remonter au besoin
écorché.
Il est certain que le fait de parler de nos problemes de couple
nous permet de les contacter et de libérer la douleur. Ça permet
de nous accueillir nous-meme et de lancer un S.O.S. a
l'autre. Mais l'écharde est dans la soif laissée en plan, dans le
besoin non reconnu : c'est la qu'est la véritable blessure, et
c'est la que la vie peut reprendre. Ceci, pour conserver une énergie
précieuse pour la recherche de solutions. Car trop de gens, apres
avoir décortiqué presque scientifiquement leurs problemes, n'ont
plus l'énergie pour se relever, pour croire qu'ils pourront passer
de l'autre côté. C'est ce qui fait que la seule issue a leurs
yeux est de se séparer.
2. Pointer, parmi les besoins
exprimés, ceux qui nous sont communs.
Il peut y avoir la de belles surprises ! Comme le répete le Dalai-lama,
le fait de revenir avec l'autre a ce que nous avons en commun nous
aide a marcher davantage dans ses souliers - et c'est
ce que nous ne sommes pas arrivés a faire suffisamment jusqu'ici.
Ceci nous aide a trouver légitimes nos propres besoins, a
permettre a l'autre la meme chose, et a nous pardonner la
situation ou nous en sommes arrivés. Et il se peut que nous ayons
plus besoin de nous pardonner ce qui ne va pas, que de changer de
partenaire parce que ça ne va pas.
3. On fait un remue-méninges, ou
chacun imagine des façons par lesquelles il pourrait se permettre
de trouver l'oxygene qu'il recherche, puis permettre a l'autre
d'en faire autant.
4. De ce remue-méninges, chacun tire une prise d'oxygene
pour chacune des quatre semaines qui
viennent, qu'il mettra a son programme, et une qu'il offrira a l'autre selon ce qu'il ou elle
voudra bien.
Ça peut etre par exemple de déterminer une soirée sacrée
pour chacun, avec un petit budget pour s'offrir une bouffe a
l'extérieur et rentrer a l'heure désirée. L'autre prévoira de
ne rien lui demander ce soir-la et prendra en charge la maison.
5. Durant les semaines qui suivent, le couple pourrait compléter
en interrogeant des amis qui ont vécu la séparation, sur ce qu'ils
feraient aujourd'hui, si tout était a refaire.
Écrasés par ce qui nous divise,
nous voyons en gros plan ce qui fait notre prison. Mais nous ne sommes
pas en mesure de voir les implications qu'aurait le choix de nous
séparer : le stress chez les enfants, les frais financiers, le
déménagement, la solitude ...et souvent au bout du parcours le choix
d'un nouveau partenaire qui ressemble dangereusement au premier dans
ses traits négatifs !... Peut-etre découvririons-nous tout
le prix de rechercher ces prises d'oxygene d'abord a l'intérieur de
notre situation actuelle, pour un temps du moins.
J'ai abordé ce sujet plus largement dans L'ALLUMEUR
DE RÉVERBERES, aux
Feuillets 25
et 26.
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N'hésitez pas a reproduire nos textes,
en indiquant la source.
v2005-04-03 |
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